Oui mais voilà, j'étais fiévreux, j'avais très mal dormi, j'avais mal à la tête, j'avais trop chaud, trop froid et trop chaud en même temps, et je ne trouvais pas très raisonnable d'aller jusqu'à Auxerre dans cet état.
Je suis quand même allé au terrain. Il faisait tellement beau, l'appel du soleil était irrésistible. Et puis, le matin même, j'avais reçu le récepteur VHF achetée via Pilotlist, et comme au coeur de Paris je n'arrivais pas à capter grand chose, je me disais qu'aller à Lognes serait l'occasion de la tester.
Mais grâce à la VHF, juste avant d'arriver, j'avais entendu la tour autoriser mon avion, enfin celui que j'avais réservé, à décoller. Bon, pas d'avion alors... Pas très grave, il y en avait un autre de libre. Je n'ai pas sauté dessus, j'ai attendu, j'ai commencé à discuter avec les quelques membres du club présent.
Et petit à petit, parlant aviation, entendant les échanges entre la tour et les avions en tour de piste avec la VHF, voyant par la fenêtre le soleil si brillant et le ciel si bleu, j'ai senti la fièvre s'évanouir et l'envie de voler grandir, grandir. J'aurais pu sauter dans l'avion restant et partir avec.
J'ai préféré attendre. Laisser cette envie de voler grandir, ce besoin de rejoindre le ciel devenir irrésistibles. Et ce n'était pas frustrant du tout, puisque c'était volontaire, cette attente. Je me doutais que plus j'attendrais, plus le plaisir serait grand au moment où je me déciderai à y aller.
Et puis comme je ne suis pas maso non plus, j'ai fini par prendre l'avion, pour un petit vol local, sans idée précise de l'endroit où je voulais aller. J'ai mis le cap sur Coulommiers, la porte à côté quand on vient de Lognes. J'ai fait quelques tours de piste, et puis quand j'en ai eu marre de tourner, je suis parti un peu plus loin.
J'ai fait des ronds au dessus de la forêt, j'ai tourné autour d'Eurodisney, j'ai suivi les camions sur la nationale.
Ho, rien de bien passionnant, comme paysages. La région parisienne n'a pas les charmes de la côte bretonne de PM ou des îles de Yann. Mais ne dit-on pas que tout paysage, même ingrat, prend une toute autre dimension quand on le survole ?
Et là, tout seul dans mon coin de ciel bleu, surpendu entre les nuages blancs loin au dessus et la forêt un peu moins loin dessous, je n'avais pas envie de redescendre tout de suite, alors j'ai continué à tourner.
J'étais bien.
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