dimanche 27 août 2000

Premier voyage

Je viens de faire mon premier voyage en avion léger ! Je n'ai pas encore mon PPL, mais grâce à Philippe, de Pilotlist, je viens de participer à un rassemblement de ladite liste. Nous sommes partis de Saint-Cyr en DR221, direction Agen, où se tient la rencontre. Ce dimanche, direction Castelnau, où se tient un rassemblement de Jodels, puis Muret, pour y voir des copains, et enfin retour à Paris.

Le DR221 n'a pas de conservateur de cap, il faut donc naviguer au compas, qui n'arrête pas de bouger, et qui en plus tourne dans le mauvais sens ! Un très bon entraînement pour mes futures navs !

Décollage de Saint-Cyr :


Passage de la Loire :


Atterrissage à Agen :


Sur la route du retour :

jeudi 3 août 2000

Reprise après deux mois et demi sans voler

Aujourd'hui, j'ai revolé après deux mois et demi sans mettre les pieds dans un avion (à part un Boeing 747 mais je n'étais pas aux commandes et comme après m'avoir déposé à San Francisco il continuait sur Papeete, le cockpit était rempli de pilotes et il n'y avait plus de place pour moi sur le jump seat !)

Ce soir, donc j'ai repris les commandes. Ca m'a fait drôle. J'ai fait mes 27 premières heures de vol en moins de deux mois, et plus rien pendant deux mois et demi. Forcément je me demandais si j'allais encore savoir. Et bien les amis avaient raison de me rassurer sur Internet : je savais encore  !

Le petit DR-400 bleu et blanc était le même que quand je l'ai quitté. Les instruments à la même place, tous les boutons et machins aussi. Le temps était pourri, tout gris, plein de nuages, de la pluie, mais ça ne nous a pas empêchés de décoller. Premier touch and go un peu brutal.

Commentaire de mon instructeur : "On aurait dit un appontage !"
Moi : "C'est pas gentil ça.. C'est pas faux mais c'est pas gentil !"
Mon instructeur : "Bin si ! C'est vachement dur un appontage !"

Il arrive toujours à se rattraper aux branches, lui !!!

Et on a continuer à tourner, essayant de voir quelque chose à travers la multitude de gouttes d'eau qui roulaient à toute vitesse sur la verrière. Avec quelques circuits basse hauteur pour ne pas s'endormir. En dernier virage, on voyait les nuages tout gris, la pluie qui tombait sur Paris, le sol tout sombre, et au milieu, la piste, seule à être caressée par les rayons du soleil qui se frayaient difficilement un chemin entre les nuages...

41 minutes bien agréables pour cette reprise !

jeudi 11 mai 2000

Première nav et lâcher

Ce 11 mai 2000, première navigation. Elle doit être courte : Lognes-Nangis (et retour évidemment), 40 NM x 2. Je me paume un peu dans ma carte pour repérer le premier point de report, mais je le trouve. Tiens, c'est pas beau le nuage juste en face... Un gros cumulo nimbus, qui grossit, qui grossit.

Inutile d'essayer de le contourner, mon instructeur décide de revenir à Lognes via Coulommiers. On se fera quelques tours de piste avant de se poser. Finalement, le CB arrivant à toute allure sur Lognes, on se pose tout de suite, et tous les avions dans le circuit nous imitent. Bilan, 45 mn de vol.

On rentre les avions, et une fois qu'ils sont en sÈcuritÈ dans le hangar, on se retrouve à 5 ou 6 du club devant ledit hangar, à regarder le CB approcher et grossir. On voit nettement le nuage se gonfler, c'est très joli (vu du sol en tout cas ! :-) ) et impressionnant (même vu du sol).

Les trombes d'eau qui dégringolent à quelques kilomètres sont clairement visibles, et comme elles finissent par nous arriver dessus, on se réfugie nous aussi sous le hangar. La grêle succède vite à la pluie, et ça tombe dru pendant plusieurs minutes. On a bien fait de rentrer les avions.

Le beau temps revient aussi vite qu'il s'était éclipsé, et voila mon instructeur qui me dit que je repars avec un autre instructeur. Ha bon ? OK. Et nous voila reparti. Pourquoi veut-il me faire faire un vol avec cet instructeur qui est pourtant assez pressé de rentrer sur Paris, mystère...

On fait trois tours de piste, et on rentre. Et là, l'autre instructeur me dit : "Bon, tu me déposes au parking". Alors que jusque là je ne pensais pas du tout à ça, quelque chose en moi fait tilt et je me dis : "Tiens, va-t-il me lâcher ?" Apparemment oui, puisqu'il me dit : "Viens avec moi remplir ton papier et tu repars tout seul".

Il me signe le papier, mon carnet de vol, me conseille de faire un complet ou deux avant de faire des touchers, me souhaite un bon vol, et hop, il se casse. Mon instructeur à moi a disparu... Bon, c'est pas ça qui va m'empêcher de redécoller.



Et hop, me voila parti. Je m'aligne, plein gaz, je décolle. Et là, pour la première fois, je pense aux récits de lâchers que j'ai lu sur la liste Pilotlist, en constatant qu'en effet, comme beaucoup le disaient dans leur récit, sans l'instructeur à coté, le petit DR-400 grimpe comme un malade ! 

En vent arrière, je repense aux récits en trouvant que c'est bien calme, ce cockpit, sans personne à qui parler. Beaucoup disent qu'ils en profitent pour exprimer leur joie en chantonnant. J'hésite sur le répertoire, et du coup je ne chante pas, me contentant de profiter autant que possible du temps magnifique, de la superbe vue sur Paris au loin, et surtout du fait de voler tout seul dans le ciel.

Et je tourne, je tourne. Un tour, deux, trois, quatre... Après tout, il ne m'a pas dit combien je devais en faire, donc puisque je suis bien, je tourne. Au cinquième, je me dis qu'avec les deux vols en double commande avant, j'arrive quand même à presque deux heures de vol dans la même après-midi, et que même si je continuerais bien à tourner, je vais commencer à être un peu fatigué et qu'il est préférable d'être raisonnable et de redescendre...

Je me pose donc après 44 minutes très précisément pour ce premier vol solo. Arrivé au club, je vois que mon instructeur a réapparu. Je fais comme si de rien n'était, je remplis la paperasse. Finalement il s'approche et me dit "Dis donc, tu en as bien profité !" Et je réponds innocemment : "Ha, tu m'attendais ?"

Comme ils ne sont plus que deux au club à cette heure, lui et un autre instructeur, la tournée générale sera d'une portée limitée, mais ce n'est pas une raison pour ne pas en profiter. C'est donc attablés à la terrasse du bar, en plein soleil, que l'autre instructeur me dit qu'il écoutait la
fréquence tour, et qu'il a été surpris de m'entendre repartir après le deuxième tour, et après le troisième, et après le quatrième...

Deux bonnes heures de discussions aéronautiques plus tard, on a pris tous les trois les chemins de nos chez nous respectifs... Bilan de la journée, trois vols, deux en double-commande et le premier solo, 1h57 de vol, et environ six heures de présence sur l'aÈrodrome. Et surtout, 44 minutes intenses, tout seul dans le ciel d'un bleu superbe, le soleil et l'émotion faisant grimper de quelques degrés ma température, j'ai pensé aux "colibris" de Pilotlist, à Jacques Darolles dans son Boeing 747, à Aeroman dans son CRJ entre Lyon et Caen, et à tous ceux qui m'ont précédé lors de ce grand moment qu'est le lâcher.

vendredi 31 mars 2000

Première leçon

En février 2000, je pars faire du ski avec des amis. Au-dessus des pistes enneigées passent régulièrement des avions légers. Et c'est à ce moment là que je me dis qu'il faut vraiment que je m'y mette. Le 23 mars 2000, je prends le RER pour Lognes. Pas facile de choisir son aéroclub sur cette plate-forme (l'aérodrome le plus actif de France) : il y en a plus d'une dizaine ! Alors je fais le tour en rendant visite à plusieurs d'entre eux.

Dans l'un d'eux, on me suggère de rappeler le lendemain pour faire un vol d'initiation. Me voici donc de retour le jour suivant, et c'est dans un DR-400 de l'aéroclub Aigle de Saint Maur que je fais mon vol d'initiation qui devient vite une première leçon. Après le vol, mon instructeur m'accompagne à la boutique présente sur l'aérodrome. J'y achète un carnet de vol, et il le remplit avec moi. 45 minutes pour ce premier vol logué.


C'était un vendredi, et après ce premier vol, le week-end fut long ! Je n'avais qu'une hâte, c'était d'être lundi pour suivre ma deuxième leçon ! Quand j'ai dit ça à mon instructeur, ça l'a fait rigoler...

Je bossais de chez moi à l'époque, et j'avais donc la possibilité de voler en journée et en semaine, et j'ai donc pu faire environ trois vols par semaine.

lundi 28 février 2000

Le commencement

J'avais 6 ans quand j'ai déménagé pour la première fois. Dans nore nouvel immeuble, sur le même pallier que nous, habitait une hôtesse de l'air qui travaillait chez UTA après avoir volé pour TWA. Elle travaillait sur long courrier, était donc absente plusieurs jours d'affilée, et me ramenait parfois un petit  cadeau d'un de ses voyages, ou un petit gadget aux couleurs de la compagnie : cartes postales d'outre-mer, petite maquette de DC-10 d'UTA, autocollants.

Je me suis parfois demandé ce qui expliquait ma passion pour l'aviation. Peut-être est ce là un début d'explication. Quand j’étais  adolescent, l'essentiel de mon argent de poche passait dans l'achat de revues aéronautiques : Hélico Revue, Aviation & Pilote Privé, Aviation International. Et je dévorais les anciens  numéros d'Aviation & Pilote Privé que j'avais trouvés à la bibliothèque municipale.

Au lycée, mon prof d'histoire-géo était pilote privé d'avion et il lui arrivait de nous en parler, par exemple pour nous expliquer que l'avion léger est un excellent moyen de comprendre la géographie d'une région ! Son frère était le directeur d'Aviation & Pilote (et l'est toujours).

Par son intermédiaire, l'été de mes 17 ans, j'ai fait un stage au sein de la rédaction de la revue. A l'époque, Aviation & Pilote n'était pas encore installé sur l'aérodrome de Lognes, mais dans Paris, et la rédaction se déplaçait avec un Cessna Centurion. C'est à son bord que j'ai fait mon baptême de l'air, à Lognes. Et c'est aussi cet été là que j'ai acheté le manuel de vol du pilote privé.


Il a passé 10 ans dans ma bibliothèque. Son sommeil était toutefois régulièrement entrecoupé puisque je l'ai ouvert de nombreuses fois au cours de ces années, le lisant et le relisant en attendant de pouvoir passer à la pratique. Mais je ne passais pas à la pratique, pour des raisons diverses (soit pas d'argent, soit pas de temps, soit trop loin de l'aérodrome, sans voiture et sans bus pour y aller).

Et puis, début 2000, un déclic s'est produit.