mardi 26 octobre 2010

Cap sur Amsterdam

Hier, je postais un billet sur ma deuxième mission vers le Portugal. Cette fois, c'est sur l'autre bout de l'Europe que nous mettons le cap, avec une première branche nous menant aux Pays-Pays. Décollage matinal du Bourget, alors que le soleil se lève tout juste.


La région parisienne et le nord de la France sont sous les brumes matinales, c'est très joli dans la lumière du petit matin...



On passe en Belgique, puis nous voilà au-dessus des Pays-Bas. Sur le GPS, on voit bien les îles et presque-îles qui constituent la province de la Zélande, juste au nord de la Belgique. L'avion est au-dessus de la presqu'île de Zuid-Beveland. Sur notre travers gauche, la presqu'île de Walcheren, juste devant nous celle de Noord-Beveland, et encore devant l'île de Schouwen-Duiveland, sur laquelle se trouve le VOR HSD.


Sur cette photo, nous venons de passer en Hollande Méridionale. A gauche, le bras de mer du Haringvliet et l'île de Tiengemeten. Sous l'avion, le bras de mer du Grevelingenmeer, et juste devant l'aile droite, le Volkerak.


Sur cette branche, c'est moi qui fais la radio. J'ai lu attentivement les nombreuses consignes présentées sur les cartes Jeppesen d'Amsterdam-Schipol, et quand on m'envoie sur la fréquence approche de l'aéroport, je dois juste dire "Schipol Approach, IBJ 226A", et rien d'autre.

Le guidage radar nous fait faire une vent arrière main gauche pour la piste 22. Nous sommes désormais sur un cap qui va nous faire intercepter le Loc 22. Nous arrivons au-dessus du lac de Marken (Markermeer). A droite, sur la photo, l'île de Marken, désormais reliée à la terre par une digue qu'on distingue bien.


On nous bascule sur la tour, et je dois juste dire "Schipol Tower, IBJ 226A, runway 22". C'est tout ! Nous sommes autorisés à nous poser. C'est la deuxième fois de ma vie que je me pose sur un terrain situé sous le niveau de la mer. La première fois remonte à 9 ans, c'était fin 2001, à Furnace Creek, dans la Vallée de la Mort, en Cessna 150.

Notre parking est situé juste à côté, donc pas de long roulage à prévoir. De notre stand, on voit l'aérogare principale, autour de laquelle on distingue de nombreux avions bleu ciel : ceux de KLM.


Notre handler s'appelle KLM Jet Center. Une plaque rappelle comment interpréter les indications de la célèbre "Pilot weather stone", et des petits rigolos ont ajouté une ligne après l'éruption du volcan islandais dont j'ai la flemme de rechercher l'imprononçable nom.


Dans le Crew Lounge, une immense carte des Etats-Unis constellée de plaques d'immatriculation, mais aussi un billard, une table de ping pong et un jeu de fléchettes. De quoi s'occuper, et mon captain et moi testons les trois !


Les médecins reviennent avec leur patient, et c'est reparti. Nous sommes clearés sur un point baptisé du même nom qu'un célèbre réalisateur américain...


L'état du patient nécessite une altitude cabine de zéro. Nous nous contentons donc du niveau 130 (3 900 mètres). Du coup, nous sommes en plein dans la couche, et on givre. Petite photo du côté captain du pare brise.


Après avoir été obligés de faire fonctionner à deux reprises les boots pour virer la glace qui s'était accumulée sur les bords d'attaque, nous ressortons de la couche et retrouvons le soleil. Mais les cônes d'hélice gardent un moment leur nez blanc...


A Montluçon, je fais une approche à vue. Agent AFIS, personne dans le circuit, donc je m'intègre directement en base pour gagner du temps. Posé court, et je parque l'avion au pied de la tour. Il fait un temps superbe en Creuse !


Le petit aérodrome de Montluçon-Guéret est bien dépaysant après le gros aéroport international d'Amsterdam-Schipol et ses 6 pistes ! J'adore les aérodromes situés en pleine nature comme celui-là. Derrière l'avion, des champs et des vaches !


On dépose notre patient, et c'est reparti. Mon captain aligne le King Air sur la piste 35, et je fais une rapide photo avant le décollage.


Une petite heure plus tard, nous voilà déjà établis sur l'ILS 27 du Bourget. A notre droite, le doublet sud de Roissy Charles de Gaulle.


Et sur notre parking, un vénérable 727 aux couleurs de la République du Bénin.


Une bonne journée, avec un peu plus de quatre heures de vols, deux nouveaux pays au programme en ce qui me concerne (la Belgique et les Pays-Bas sont mes 13e et 14e pays survolés en Beech 200), et deux nouveaux terrains visités.

lundi 25 octobre 2010

De retour au Portugal

Récemment, je suis à nouveau parti au Portugal, et plus précisément à Porto, où j'étais déjà allé en avril dernier, juste après la fin de mon AEL. C'est un vol de près de trois heures, et nous montons donc vers notre plafond pratique : le niveau 280 (8 400 mètres). Et à cette altitude, quand on regarde par le hublot, il semble qu'il fasse un peu frisquet dehors...


Notre route est la même que la dernière fois. Elle nous fait passer à proximité de Nantes, puis au-dessus de l'île de Noirmoutier, dont je peux voir, de mon côté, la partie nord, avec l'Herbaudière, le bois de la Chaize, et Noirmoutier-en-l'île. Puis on passe très légèrement au nord de l'ile d'Yeu, dont on distingue ici l'extrémité sud-est, avec la forme caractéristique de la pointe des Corbeaux.


Et c'est parti pour un long survol de l'océan Atlantique, qui nous fait passer par le point ATLEN, puis par VES, le VOR des Asturies, par lequel nous abordons la péninsule ibérique.


Et voici l'Espagne, dont nus survolons les montagnes (la cordillière Cantabrique) et ses vallées recouvertes de nuages.


Et nous voici enfin à Porto, posés juste avant un Airbus d'Aigle Azur. Petite photo du minivan de la société de handling, dont le nom est un clin d'oeil à l'avion du président américain :


Pendant nos deux heures sur place, nous ne comptons plus le nombre de 737 de Ryanair que nous voyons se poser, rouler au terminal, débarquer et rembarquer rapidement, et repartir...


Notre patient embarqué, c'est reparti. Notre route du retour passe davantage au sud.


Après être passé à proximité de Bilbao, nous entamons à nouveau le survol du golfe de Gascogne. Dès que nous quittons les contrôleurs espagnols pour Brest Control, je négocie une directe sur Cholet...


Après une petite heure au-dessus de la flotte, nous arrivons sur la côte. Sur la gauche de la photo, la pointe de l'Aiguille et Les Sables d'Olonne :


Et ci-dessous, la forêt de Longeville, la pointe du Groui du cou et la pointe du Chiquet, et la Tranche sur mer.


Et nous voilà à Cholet. Juste à gauche du fuselage du Beech, on distingue la silhouette trapue de l'église du Sacré Coeur, située juste dans l'axe de piste.


Enfin, c'est le retour sur Paris. Au coucher du soleil, après une bonne journée, plus de 6 heures de vol et près de 3 000 kilomètres parcourues, le King Air attend d'être rentré dans son hangar...

jeudi 21 octobre 2010

Des montagnes auvergnates à la mer bretonne

1h10, le téléphone sonne : "On décolle à 2h30". Je me prépare et je pars. Après 500 mètres, le téléphone resonne : "Fais demi-tour, vol reporté". Au moment où j'arrive chez moi, dring dring à nouveau : "Finalement, décollage à 5 heures". Je me couche. Et suis réveillé par l'appli Sleep Cycle de l'iPhone :


Direction Clermont -Ferrand. On gare le King Air sous la tour. L'aéroport est super calme...


Et c'est là que ça devient amusant. Pas de taxi au pied de l'avion, donc on accompagne le médecin dans l'aérogare. On apprend que des manifestants bloquent l'entrée des voitures dans l'aéroport, mais que le taxi va pouvoir passer. Le taxi arrive, et j'ai la grande surprise de voir descendre de la place droite un gros mec avec une chasuble fluo siglée CGT ! Il explique au médecin : "Je suis votre laisser passer pour traverser le barrage !"

Le médecin parti, on va prendre un petit dej dans l'aérogare, qui est déserte. Ha non, ya un gros groupe de personnes au bar. Des passagers ? Non, des policiers ! Pendant qu'on mange, on entend les manifestants se rapprocher et entrer dans l'aérogare.

Le petit déjeuner terminé, on décide de retourner à l'avion. Les manifestants (une quarantaine environ) sont installés devant les portes menant au filtre et à la salle d'embarquement pour empêcher tout passage. Mon captain discute avec un policier en civil qui va négocier, et revient avec un responsable syndical qui nous dit "Pour vous, pas de problème". On le suit donc à travers la foule des manifestants, et il lance : "Camarades ! Nous allons laisser passer les pilotes de l'avion qui va ramener un organe à Paris !" Un des manifestant, hilare, nous lance : "Vous ramenez des couilles à Sarkozy ?"

On passe le filtre et on file à l'avion. Mon captain, qui a eu du mal à se retenir jusque là, est mort de rire. Pour passer le temps, une fois dans l'avion, on rejoue la scène : "Caramades !!!" C'est vraiment du jamais vu...

Quand le médecin appelle pour dire qu'il arrive, on repart dans l'aérogare. J'ouvre la porte qui permet de passer de la salle de filtrage à l'aérogare, et me retrouve nez à nez avec un banc métallique, placé en travers de l'encadrement de la porte. Deux manifestants sont assis dessus, à chaque extrémité. Je leur souris en disant : "Bon, bah je vais passer par dessus alors !" On enjambe le banc et on sort de l'aérogare.

J'avise le responsable CGT de tout à l'heure et je lui demande s'il peut prévenir ses collègues du barrage que le taxi du médecin va arriver, pour éviter de perdre du temps. Il leur téléphone aussitôt pour leur demander de laisser passer le taxi dès son arrivée.

Le médecin arrive. Chacun une glacière à la main, on retraverse le piquet de blocage et on passage le PIF. Et c'est reparti. Nous sommes le seul avion à s'être posé à Clermont ce matin, et le seul à en redécoller. Au point d'arrêt de la piste 08, on voit un petit volcan :



En montée après le décollage :


Retour vers Paris :


Une fois notre organe largué, on prépare l'avion pour repartir. Après les montagnes auvergnates, nous partons faire un coucou à la mer bretonne ! Après trente minutes de vol, voici la baie du mont Saint-Michel :


Et le Mont Saint-Michel, à gauche de la photo :


On arrive sur la baie de Saint-Brieuc, pour une approche à vue...


Puis c'est le retour sur Paris, un peu long parce que les arrivées se font face à l'ouest à De Gaulle et au Bourget, et qu'il faut se taper tout le tour par le nord de la région parisienne...

Et cette nuit, j'ai pas volé, j'ai fait une nuit complète après trois nuits en vol, et ça fait du bien !

mardi 19 octobre 2010

Chez les marins de Hyères avec les Rafale

L'autre soir, couché à 23h30, levé à 2h15 pour décoller du Bourget à 3h30. Direction Toulouse, où je me posais pour la première fois en King Air.

Les médecins avaient été amenés quelques heures plus tôt par un autre avion, donc courte attente dans l'aérogare d'aviation d'affaires où j'ai pas mal de souvenirs, et retour à la maison vers 9h30. Court dodo, et lever pour le déjeuner.

Le lendemain, je me couche à 23h, j'ai un peu de mal à m'endormir, et à 23h45, alors que je suis dans un demi-sommeil, le téléphone sonne : "Olivier, on part voler !" Argh.. J'ai pas dormi ! Cette fois, direction Toulon. Après le sud-ouest hier, on va donc cette fois dans le sud-est.

Je suis PM à l'aller. Paris Controle nous dit tout d'un coup : "Vous êtes sûr que Toulon est ouvert à cette heure ? " Je réponds "Ils sont fermés, mais ils ouvrent pour nous !" Du coup, dès qu'on passe avec Marseille, je demande s'ils peuvent checker pour Hyères, quand même. Le contrôleur me dit qu'il les appellera une demi-heure avant notre arrivée. Et nous rassure un peu plus tard : il y aura bien quelqu'un à la tour.

En approche de Toulon, gros gag. Marseille nous a autorisés à descendre au FL130 (un peu moins de 4 000 mètres). En passant le niveau 140, je dis "On passe le 140 vers le 130 pour plus bas". Pas de réponse. Au bout de 15 secondes, je répète : pas de réponse. "Marseille, IBJ 218A ?" Rien. Booon... Je passe sur la comm 2, des fois que la 1 ait rendu l'âme. Pas mieux.

Je tente d'appeler Hyères, qui ne répond pas non plus. Je re-essaye, pendant que mon captain tente de joindre Marseille sur la com 1. Finalement, Hyères me répond. "On aimerait bien descendre, mais Marseille ne répond plus !" Hyères nous autorise à descendre, et je leur demande de prévenir Marseille qu'on est désormais avec eux.

On passe verticale de la base et de la piste illuminée, puis au-dessus de l'île de Porquerolles et on fait une approche à vue sur la piste 05 en contournant la presqu'île de Giens et en faisant notre finale au-dessus du golfe du même nom. Ca souffle pas mal, et avec les Maurettes et les premiers contreforts du massif des Maures, ça turbule en finale !

Vu l'heure, c'est vers le parking militaire qu'on est dirigés, et en arrivant on tombe sur des avions garés en rangs d'oignons : les Rafale du Charles de Gaulle, qui ont été redéployés sur la base de Hyères lors du retour à Toulon du porte-avions suite à l'incident dans le circuit primaire de la chaufferie nucléaire.


Une fois garés, et nos médecins partis vers l'hôpital, nous sommes accueillis à l'escale militaire de la base.


A l'intérieur de laquelle on trouve notamment cette belle illustration représentant une Alouette III embarquée, au temps où le vénérable hélico n'avait pas encore été remplacé par les Dauphin qui font désormais office de Pedro sur le CDG.


Très prévenant, les marins nous sortent deux lits Picot pour que nous puissions dormir confortablement dans l'escale. On dort donc bien, pendant quelques heures, avant de repartir vers Paris avec notre précieux chargement. Après le décollage, une fois le pilote automatique enclenché, je prends une petite photo :


La contrôleuse de Marseille nous a demandé de changer de cap, par rapport à la directe qu'on avait eue avant, pour éviter la rade de Toulon et sa zone P associée. On vient donc de passer juste à l'ouest de la rade. Sur la photo, on voit le cap de Carqueiranne qui ferme la rade à l'ouest, la presqu'île de Giens, l'île de Porquerolles juste derrière, et, au fond, on distingue les îles de Port Cros et du Levant, en face de la langue de terre sur laquelle se trouvent le fort de Brégançon et le cap Blanc.

On poursuite notre montée, et bientôt, sur notre droite, le soleil apparaît derrière la montagne.


Et c'est le retour de Paris sous le soleil, et au-dessus d'une mer de nuages... Une jolie lumière et une belle vue qui rend plus agréable la longue croisière de retour (vent dans le nez, donc 2h15 bloc-bloc contre seulement 1h45 à l'aller).

jeudi 14 octobre 2010

Quand un élève pilote croise un pilote pro

Le doigt sur la carte, je suis mon trait en essayant de ne pas trop me perdre. La visibilité n'est pas extraordinaire, et le petit élève pilote que je suis a un peu de mal à être sûr de sa position. Et pourtant, j'aimerais bien qu'elle soit réussie, cette nav ! C'est qu'elle est important. C'est ma 150 NM, étape nécessaire pour pouvoir se présenter au PPL. J'ai décolle de Lognes dans mon petit DR400 blanc et bleu. Avec ses 108 petits chevaux, mon brave avion doit m'emmener jusqu'à Auxerre, puis à Orléans, avant le retour sur la région parisienne. Nous sommes le 4 février 2001, il y a longtemps déjà, quand l'aviation n'avait pas encore connu le traumatisme du 11 septembre et ses conséquences sur notre activité.

Comme je ne suis pas très bon, je me perds un peu. L'agent AFIS d'Auxerre me demande où j'en suis, étant donné que mon estimée d'arrivée est dépassée. Je lui répond que j'arrive, juste le temps de me retrouver. Il a dû comprendre que j'étais perdu, mais comme ma voix est calme, il ne s'inquiète pas. Quelques minutes plus tard, je trouve le terrain et je me pose.

Bien que ce ne soit pas obligatoire réglementairement parlant, je monte à la tour pour faire tamponner mon carnet de vol. Avec l'agent AFIS se trouvent deux pilotes avec de belles chemises blanches et de jolis galons sur les épaules. Ils sont venus avec l'avion d'affaires qui est garé sur le parking, pas très loin du mien. C'est un King Air. Une fois mon carnet tamponné et la taxe payée, je prends congé en souhaitant bonne journée à l'agent AFIS et aux pros. Un des pilotes me sourit et me souhaite un bon vol !

C'est une des premières fois que je vois une manifestation de cet esprit qui lie les pilotes, privés ou professionnels, d'avion, de planeur, d'hélico ou d'autre engin volant identifié ou non. Ce sentiment d'appartenir à la grande famille des amoureux de l'air. Et je suis bien content de voir que ce pilote, qui vole beaucoup plus haut, plus vite et plus loin que moi dans sa monture turbinisée et pressurisée, souhaite un bon vol à l'élève PPL dans son petit monomoteur poussif.

13 octobre 2010. Il fait beau sur la Loire Atlantique, et c'est après une approche à vue que mon captain a posé le Beech 200 sur la piste 03 de Cholet. Je monte à la tour pour saluer l'agent AFIS et lui demande de bien vouloir décaler notre plan de vol de retour vers Paris. Le patient que nous sommes allés chercher à Porto, après un long survol maritime sur l'Atlantique, est emmené jusqu'à chez lui par le médecin et l'infirmier, et on va donc attendre sur place environ deux heures.


Pendant que je suis à la tour, un DR400 vient se garer devant, et le pilote en descend. Il n'a pas l'air bien vieux, et est seul à bord. Mon téléphone sonne. Au bout du fil, un colibri m'appelle pour poser des questions et demander des conseils pour son CPL-IR. Je descends sur la plateforme, au dessus du restaurant et sous la tour, pour lui répondre tranquillement. J'aime bien prendre du temps pour aider, autant que je le peux, ceux qui s'apprêtent à se lancer dans la formation pro. Tout comme j'ai beaucoup apprécié de pouvoir, quand j'en étais à cette étape, poser des questions et demander des conseils à ceux qui étaient passés par là avant moi. Encore une manifestation de la solidarité dont la famille aéronautique sait faire preuve.

Pendant que je téléphone, le jeune pilote du DR400 passe à côté de moi, son carnet de vol à la main. Je vois son regard s'arrêter sur ma chemise et sur les galons. Je souris et je lui dis bonjour. Il répond à mon salut, et continue à monter jusqu'à la tour. Je continue ma conversation, et quelques minutes plus tard, je vois le jeune pilote remonter dans son avion pour repartir aussitôt. Je remonte à la tour et je demande à l'AFIS : "Grande nav solo ?" Il me répond par l'affirmative.

Presque dix ans après, j'ai repensé à cette journée de février 2001 et à ma rencontre avec les pilotes du King Air et j'ai apprécié à sa juste mesure ce petit clin d'oeil...

mardi 12 octobre 2010

Photos de Dole, Saint-Etienne, Blois

Ca me fait mal d'avoir comme dernier message de mon blog celui sur l'accident de Renaud Ecalle et sa famille, donc avant d'aller dormir (demain, décollage à 8h du Bourget, donc lever tôt !), je me dépêche de poster quelques photos de mes derniers vols...


Dole.



Saint-Etienne.



La dernière, c'est à Blois, où j'ai posé le Beech avec un peu de vent de travers, après avoir fait la fin du vol en VFR. Le contrôleur nous envoyait sur le VOR d'Amboise, ce qui nous emmenait au delà de Blois, pour nous fait ensuite repartir dans l'autre sens.

Donc, après nous être consultés, mon captain et moi avons donc décidé d'annuler l'IFR (après avoir checké les zones, et notamment le plafond de la ptite centrale nucléaire qu'on avait droit devant, mais comme on était haut, ça passait très largement au-dessus).

Et hop, descente à fond les ballons pour être à 2000 ft verticale du terrain. 9000 pieds à perdre en 3mn30, quand même... Intégration comme à l'aéroclub, vent arrière, base, et pof, j'ai posé pas trop mal la bêbête.

Cet aprem, j'ai fait mon vol le plus court en King Air : 20 mn bloc-bloc, et 10 mn en l'air, pour aller de Villacoublay au Bourget sur le POGO. Ca va vite ! En un peu plus de 10 mn, 6 fréquences : Villa sol, Villa tour, Villa départ, De Gaulle arrivée, Le Bourget tour, Le Bourget sol.

lundi 4 octobre 2010

Renaud Ecalle se tue en vol avec sa famille

Il y a quelques jours, en parcourant les anciens billets de ce blog, je relisais celui écrit le 2 novembre dernier, et je réalisais que cela allait bientôt faire deux ans que Benjamin s'est tué avec son DR400 et trois amis.

Ce matin, en me levant, j'apprends qu'un avion léger est porté disparu, et immédiatement, je repense à Benji. Et comment ne pas rapprocher les deux événements ? Car si les accidents d'avion légers sont, malheureusement, fréquents, il est plus rare qu'on perde complètement la trace de l'un d'eux.

Les deux avions ont disparu avec quatre personnes à bord, dans la même région, dans les mêmes mauvaises conditions météorologiques, en fin de journée un dimanche d'automne, l'un début octobre, l'autre début novembre. Comme pour Benjamin, une pré-localisation de l'avion a été possible grâce au signal émis par le téléphone portable d'un des passagers.

Sur MSN, un ami, récent champion du monde de voltige, m'apprend que le pilote de l'avion est un autre champion du monde de voltige, Renaud Ecalle, multi-médaillé, qui voyageait avec son épouse et ses deux jeunes enfants.

Et comme il y a deux ans, l'insupportable attente commence. En 2008, elle avait duré trois jours et trois nuits. L'annonce d'un accident et de la mort des occupants de l'avion est un choc, mais une disparition, et l'attente qui va avec, sont presque plus dures à gérer. Certes, il reste l'espoir, mais dans de telles conditions, il est malheureusement tellement tenu, qu'on n'attend en fait que la terrible confirmation de ce qu'on redoute.

Et tout à l'heure, la nouvelle est tombée. L'avion a été retrouvé, et ses quatre occupants sont tous décédés.

Tous les accidents d'avion et les décès qu'ils provoquent sont dramatiques, mais celui-ci est particulier, parce qu'il fauche une famille entière, dont deux jeunes enfants, et parce qu'il fait disparaître un des plus grands champions français de voltige...

Je pense à eux, à leur famille, et à leurs nombreux amis, et notamment aux amis que j'ai en commun avec Renaud Ecalle, et qui sont eux aussi membres de la talentueuse équipe de France de voltige.