mardi 19 octobre 2010

Chez les marins de Hyères avec les Rafale

L'autre soir, couché à 23h30, levé à 2h15 pour décoller du Bourget à 3h30. Direction Toulouse, où je me posais pour la première fois en King Air.

Les médecins avaient été amenés quelques heures plus tôt par un autre avion, donc courte attente dans l'aérogare d'aviation d'affaires où j'ai pas mal de souvenirs, et retour à la maison vers 9h30. Court dodo, et lever pour le déjeuner.

Le lendemain, je me couche à 23h, j'ai un peu de mal à m'endormir, et à 23h45, alors que je suis dans un demi-sommeil, le téléphone sonne : "Olivier, on part voler !" Argh.. J'ai pas dormi ! Cette fois, direction Toulon. Après le sud-ouest hier, on va donc cette fois dans le sud-est.

Je suis PM à l'aller. Paris Controle nous dit tout d'un coup : "Vous êtes sûr que Toulon est ouvert à cette heure ? " Je réponds "Ils sont fermés, mais ils ouvrent pour nous !" Du coup, dès qu'on passe avec Marseille, je demande s'ils peuvent checker pour Hyères, quand même. Le contrôleur me dit qu'il les appellera une demi-heure avant notre arrivée. Et nous rassure un peu plus tard : il y aura bien quelqu'un à la tour.

En approche de Toulon, gros gag. Marseille nous a autorisés à descendre au FL130 (un peu moins de 4 000 mètres). En passant le niveau 140, je dis "On passe le 140 vers le 130 pour plus bas". Pas de réponse. Au bout de 15 secondes, je répète : pas de réponse. "Marseille, IBJ 218A ?" Rien. Booon... Je passe sur la comm 2, des fois que la 1 ait rendu l'âme. Pas mieux.

Je tente d'appeler Hyères, qui ne répond pas non plus. Je re-essaye, pendant que mon captain tente de joindre Marseille sur la com 1. Finalement, Hyères me répond. "On aimerait bien descendre, mais Marseille ne répond plus !" Hyères nous autorise à descendre, et je leur demande de prévenir Marseille qu'on est désormais avec eux.

On passe verticale de la base et de la piste illuminée, puis au-dessus de l'île de Porquerolles et on fait une approche à vue sur la piste 05 en contournant la presqu'île de Giens et en faisant notre finale au-dessus du golfe du même nom. Ca souffle pas mal, et avec les Maurettes et les premiers contreforts du massif des Maures, ça turbule en finale !

Vu l'heure, c'est vers le parking militaire qu'on est dirigés, et en arrivant on tombe sur des avions garés en rangs d'oignons : les Rafale du Charles de Gaulle, qui ont été redéployés sur la base de Hyères lors du retour à Toulon du porte-avions suite à l'incident dans le circuit primaire de la chaufferie nucléaire.


Une fois garés, et nos médecins partis vers l'hôpital, nous sommes accueillis à l'escale militaire de la base.


A l'intérieur de laquelle on trouve notamment cette belle illustration représentant une Alouette III embarquée, au temps où le vénérable hélico n'avait pas encore été remplacé par les Dauphin qui font désormais office de Pedro sur le CDG.


Très prévenant, les marins nous sortent deux lits Picot pour que nous puissions dormir confortablement dans l'escale. On dort donc bien, pendant quelques heures, avant de repartir vers Paris avec notre précieux chargement. Après le décollage, une fois le pilote automatique enclenché, je prends une petite photo :


La contrôleuse de Marseille nous a demandé de changer de cap, par rapport à la directe qu'on avait eue avant, pour éviter la rade de Toulon et sa zone P associée. On vient donc de passer juste à l'ouest de la rade. Sur la photo, on voit le cap de Carqueiranne qui ferme la rade à l'ouest, la presqu'île de Giens, l'île de Porquerolles juste derrière, et, au fond, on distingue les îles de Port Cros et du Levant, en face de la langue de terre sur laquelle se trouvent le fort de Brégançon et le cap Blanc.

On poursuite notre montée, et bientôt, sur notre droite, le soleil apparaît derrière la montagne.


Et c'est le retour de Paris sous le soleil, et au-dessus d'une mer de nuages... Une jolie lumière et une belle vue qui rend plus agréable la longue croisière de retour (vent dans le nez, donc 2h15 bloc-bloc contre seulement 1h45 à l'aller).

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci de faire partager tes vols, c'est super !! ;)

fiuuu a dit…

j aime bien lire tes recits de vols
bizz

Franck a dit…

Toujours aussi passionnant. Merci!

Funky a dit…

Salut Olivier ! Super récit comme d'hab, mais les Alouette III font encore le Pédro de temps en temps ;)

A bientôt et bons vols !