lundi 6 février 2012

Petit givrage avant approche à vue

Cette nuit là, décollage du Bourget à 1h30. Nous descendons à vide à Marseille pour y récupérer deux chirurgiens. Il y a un beau jet au-dessus de la France, et on a un très fort vent arrière, ce qui me permet de battre mon record de vitesse sol en Beech (voir article précédent).


Et en plus, cette fois c'était en palier !

Marseille nous propose une approche à vue, on se fait toute la procédure, pour entraînement, profitant du fait que, pour une fois, rien ne presse, puisque les chirurgiens sont déjà à l'hôpital et n'auront pas fini avant au moins une heure. Au sol, on retrouve l'autre Beech de la compagnie, qui a descendu, plus tôt dans la soirée, deux équipes de chirurgiens. Eux remonteront le coeur, et nous les poumons.

Derrière nous, un 757 de DHL charge.


Nos collègues décollent 4h25, et nous les suivons, 25 minutes plus tard. En vol, on se retrouve sur 123,45 et on se raconte des conneries pendant un moment. La remontée est longue, car le vent est toujours aussi fort, et il est désormais de face. Nos plus de 400 noeuds se sont transformés en 240 kt au mieux, et même moins au fur et à mesure que le vent se renforce.

Nous négocions avec De Gaulle une approche à vue en 03, pour éviter un long guidage radar autour de Paris pour l'ILS 07. La demande avait été refusée à nos collègues, mais elle nous est accordée. Sur la fréquence de Paris, nous avons entendu que du givrage fort était signalé en approche d'Orly. Et nous commençons en effet à givrer.

La contrôleuse du Bourget avait annoncé FEW031 et BKN046, mais à 4000 pieds, alors que nous sommes tout proches de l'axe de la finale 03, nous sommes dans la couche. à 3500 pieds, nous y sommes toujours. On en sort vers 3200 pieds, à une minute à peine de l'axe de la finale. Je signale à De Gaulle qu'on a le visuel, ils nous balancent avec la tour du Bourget, on réduit tout, on mon captain pousse sur le volant, vire en finale, et nous voilà posés.

Une fois les chirurgiens partis, je prends quelques photos de notre avion tout givré :









On a un peu chargé, quand même ! :-)

11 commentaires:

Franck a dit…

Ah oui, quand même!

C'est impressionnant ce changement de profil!

passiondesavions a dit…

changement de profil et augmentation de poids.....

Thomas M a dit…

Effectivement!
Il n'y a pas de moyen de dégivrage sur Beech (boudin pneumatique?)? Avec une telle quantité de glace le profil de l'aile en prend un coup et donc la vitesse de stall ? non ?

LJ35 a dit…

Thomas > Si, bien sûr, le Beech est dégivré, sinon il ne serait pas certifié pour voler en conditions givrantes connues. Il y a des boudins sur les bords d'attaque, et on les a utilisés !

Clément a dit…

Dans ces conditions, je suppose que le décollage est interdit tant que la machine n'a pas été convenablement nettoyée de son givre ?

LJ35 a dit…

Clément > Oui, c'est plus prudent en effet ! :-)

Albé a dit…

Au moins tu es certain que les dégivrages Stall et Pitot fonctionnent !!

Unknown a dit…

Impressionnant !
Bravo Olivier pour ce récit toujours aussi sympa :).
Vivement l'été pour retrouver des températures plus clémentes ;-) !

Pierre-Hugues a dit…

et ben... c'est pas du petit givrage...
J'en ai pas encore eu du comme ça cette année.
Je me souviens qu'un été avec Poup' on s'était pris du givrage en croisière.
C'était l'été, il faisait plutôt chaud et on ne pensait pas pouvoir charger aussi fort... J'ai jamais eu autant de glace sur la cellule et les ailes. En 10 secondes, on en avait partout.
Et on avait perdu 30kts de vitesse de croisière (masse augmentée, profil moins porteur, trainée).

Pascal a dit…

Je suis tout simplement impressionné !!
Bon vol !!

Mika33 a dit…

Salut Olivier,

Tu as fait les glaçons pour l'apéro lol.Sinon les saumons du beech sont pas dégivrés?

A+
Mika