Les cendres volcaniques en provenance d'Islande sont un nouveau coup du sort qui semble décidément d'acharner sur le secteur du transport aérien. Ce dernier a connu les plus graves coups de sa récente histoire sur une période extrêmement courte (un peu plus de huit ans).
Le 11 septembre 2001, alors que le monde est accroché aux écrans de télé qui passent en boucle les images des avions s'encastrant dans les tours du World Trade Centre, personne, à part peut-être quelques spécialistes, n'imagine encore les conséquences économiques que les attentats vont voir sur le secteur du transport aérien.
Très vite pourtant, on assiste à une conséquence très concrète et complètement inédite : la fermeture totale de l'espace aérien des Etats-Unis. Des avions qui doivent se poser sur des aéroports du grand nord canadien ou du Groenland (et on voit des parkings d'aéroports d'habitude presque déserts complètement saturés), d'autres avions obligés de faire demi-tour au milieu de l'Atlantique ou du Pacifique.
Et dans les mois qui suivent, on constate que les attentats du 11 septembre touchent le transport aérien comme jamais auparavant. Une crise qui s'étale sur plusieurs années, et qui à laquelle vient s'ajouter un autre problème : la montée du cours du pétrole.
Au moment du 11 septembre, le baril de brut est à un peu plus de 25 dollars. Trois ans après, fin 2004, il a doublé, à 50 dollars. Il atteint presque 75 dollars, soit trois fois plus, pendant l'été 2006. Après être redescendu jusqu'à 52 dollars début 2007, il remonte en flèche : 80 dollars en septembre 2007, 100 dollars en février 2008, 120 dollars en mai, 140 dollars en juin, pour atteindre un maximum de 145 dollars mi-juillet (soit près de six fois sont prix de septembre 2001).
Moi, c'est en mai 2008 que j'ai commencé à envisager sérieusement de me reconvertir, en juin que je me suis décidé et que j'ai envoyé mon virement chez Hubair, et j'ai reçu mes 13 classeurs de l'ATPL le... 15 juillet, juste au moment où le prix du baril de pétrole crevait le plafond !
Heureusement, alors que je commençais à bosser mon ATPL, le prix du baril baissait de jour en jour, repassant sous la barre des 100 dollars, puis des 50 dollars, pour atteindre seulement 35 dollars à Noël. Le problème, c'est que dans le même temps, la crise économique était arrivée.
La crise de 2008-2010 est la plus grave depuis 1929, nous dit-on. Et elle est arrivée alors que les compagnies aériennes mondiales ne s'étaient pas encore remis des conséquences du 11 septembre, et avaient perdu beaucoup, beaucoup d'argent au cours de la période (environ un an) pendant laquelle le pétrole était à plus de 80 dollars.
Et aujourd'hui, alors que la crise n'est pas encore finie, un nouveau coup du sort tombe sur les compagnies aériennes : l'éruption de l'Eyjafjallajökull, qui paralyse le transport aérien européen depuis maintenant quatre jours.
C'est une drôle de situation, qui rappelle un peu le 11 septembre, justement, ou (dans un registre un peu différent), les émeutes de 2005. Ces périodes où, en regardant la télé, on a l'impression de ne plus être dans la vraie vie, mais de vivre dans un film. Cette impression qu'on s'installe dans une situation anormale et dangereuse.
Je me rappelle, pendant les émeutes, me réveiller chaque matin en entendant à la radio qu'à nouveau, des voitures avaient brûlé pendant la nuit, et que leur nombre était plus élevé que celui de la nuit d'avant. Là, c'est un peu pareil, chaque matin, on se réveille pour entendre que l'espace aérien européen est encore fermé, et on se demande combien de temps ça va encore durer, sachant que chaque journée coûte une fortune aux compagnies, et augmente le risque de faillite des plus fragiles.
2 commentaires:
Belle analyse de l'économie aéronautique mondiale, sur la base du pétrole, des éléments, etc...
Aller bon courage.
Bravo pour ton blog et le sens que tu donnes à tes vols !
Je vais bientôt recevoir mes classeurs oxford, je commence ma reconversion ATPL ;-))
Enregistrer un commentaire