lundi 26 avril 2010

Deux King Air à Nantes-Atlantique

Après Lyon, Angers, et Périgueux, encore un vol pour aller chercher un organe, cette fois à Nantes. Les deux Beech 200 de ma boîte s'y rendaient, chacun avec une équipe (on peut prendre plusieurs équipes dans la même avion, mais une fois prélevé, un organe doit être transporté le plus vite possible, donc il faut deux avions). Décollage du Bourget vers 23h45.

A Nantes, c'est la piste 03 en service, mais pour gagner du temps, je demande la 21. Le contrôleur me demande si une ambulance nous attend sur place. Je réponds oui, en précisant que nous sommes un vol organe. Du coup, nous sommes autorisés sur la 21 (qui n'est pas la préférentielle de nuit, vu que la finale survole la ville). Atterrissage à 1 heure du matin, et une fois au parking, nous retrouvons nos collègues.


Et commence la longue attente. Pendant que le captain de l'autre avion roupille comme une marmotte, nous discutons avec son copi, d'abord dans la fraîcheur du tarmac, puis en nous installant au chaud dans notre avion. Après plus d'une heure à parler, notre hôte retourne dans son King Air et nous sortons les sacs de couchage pour essayer de dormir un peu. Nous sommes réveillés par les turbines de nos collègues qui repartent les premiers avec des poumons, puis par le 757 de DHL, et enfin par un 320 de XL Airways.

Décollage à 5 heures du matin. Le plafond est à 300 pieds, et j'ai à peine décollé que la couche nous avale. Il est tôt, on a peu dormi, c'est la deuxième nuit d'organes d'affilée, donc concentration sur mon horizon artificiel pour bien garder les ailes à plat. On monte vers le niveau 190 où on s'installe en croisière. Et à nouveau défilent sous nos ailes les lumières des villes que longe notre route.

On vole vers l'est, et le ciel devient de plus en plus lumineux au fur et à mesure que le temps passe :




Atterrissage au Bourget vers 6h15 alors que le jour se lève timidement. Foie livré, mission, accomplie, il est temps d'aller dormir.


L'A86 commence à être un peu chargée, mais j'évite les embouteillages matinaux, légèrement chiant après une nuit de vol. Arrivée à la maison à 6h55 : trois heures et demi plus tôt qu'hier, c'est mieux !

7 commentaires:

Eric FAVEREAU a dit…

Dit moi Olivier , je sais pas si j'ai manqué un épisode , mais pourquoi ils vous font faire du transport d'organes de nuit ??
Sinon toujours aussi sympa tes récits ...

et j'attends avec impatience que tu racontes cette "rotation" ...
Allé , bons vols !!

sleabo a dit…

"Du coup, nous sommes autorisés sur la 21 (qui n'est pas la préférentielle de nuit, vu que la finale survole la ville)."

Ha ! C'est toi le gros relou qui a réveillé la moitié de la ville ! Ben bravo, hein.

passiondesavions a dit…

Merci pour ce nouveau récit, hier soir il y a eu aussi un BE20 de la compagnie Synergie(SYN) qui allait à Nantes, je ne sais pas où les pilotes ont eu leur licence, mai ils nous ont mis un sacré souk sur le secteur, et bien sur à un moment de pointe.
Bon vol

Clément a dit…

Salut Olivier,

Ces vols doivent êtres assez fatiguant et assez stressant, car tu ne sais en général pas trop ou ta va aller, tout doit donc se faire un peu dans l'urgence je suppose. Mais cela doit être très gratifiant de se dire que, par notre travail, on à contribué a pu redonner une vie presque normal à quelqu'un qui espérait souvent depuis de longues semaines voir de longs mois !

Bravo pour tout ce travail et pour ces récits qui nous font rêver ;-) !

Guillaume a dit…

Comment se fait-il que les vols d'organes ne se fassent que la nuit?

LJ35 a dit…

Eric et Guillaume > Si j'ai bien tout compris, les transplantations d'organes ont lieu la nuit parce que c'est à ce moment que les blocs opératoires sont disponibles, en dehors des horaires d'activité "normale" des hôpitaux.

sleabo > Oui, mais c'est pour sauver des vies. TU préfères dormir plutôt que de voir des vies sauvées, 'spèce de sale égoïste ? :-)

Xavier > Qu'est ce qu'ils ont fait ?

Clément > C'est en effet assez crevant, surtout quand on enchaîne plusieurs nuits d'affilée.

passiondesavions a dit…

@Olivier,

On était obligé de garder le SYN au F190 car ils n'arrivait pas à contacter nos secteurs supérieur je ne sais pour quelle raison, et donc occupait la fréquence en temps de parole à un moment où on avait plusieurs conflits de trajectoire à régler.....On aurait cru un pilote d'aéroclub qui délivre un message à rallonge sans se rendre compte qu'il n'est pas tout seul.