jeudi 21 octobre 2010

Des montagnes auvergnates à la mer bretonne

1h10, le téléphone sonne : "On décolle à 2h30". Je me prépare et je pars. Après 500 mètres, le téléphone resonne : "Fais demi-tour, vol reporté". Au moment où j'arrive chez moi, dring dring à nouveau : "Finalement, décollage à 5 heures". Je me couche. Et suis réveillé par l'appli Sleep Cycle de l'iPhone :


Direction Clermont -Ferrand. On gare le King Air sous la tour. L'aéroport est super calme...


Et c'est là que ça devient amusant. Pas de taxi au pied de l'avion, donc on accompagne le médecin dans l'aérogare. On apprend que des manifestants bloquent l'entrée des voitures dans l'aéroport, mais que le taxi va pouvoir passer. Le taxi arrive, et j'ai la grande surprise de voir descendre de la place droite un gros mec avec une chasuble fluo siglée CGT ! Il explique au médecin : "Je suis votre laisser passer pour traverser le barrage !"

Le médecin parti, on va prendre un petit dej dans l'aérogare, qui est déserte. Ha non, ya un gros groupe de personnes au bar. Des passagers ? Non, des policiers ! Pendant qu'on mange, on entend les manifestants se rapprocher et entrer dans l'aérogare.

Le petit déjeuner terminé, on décide de retourner à l'avion. Les manifestants (une quarantaine environ) sont installés devant les portes menant au filtre et à la salle d'embarquement pour empêcher tout passage. Mon captain discute avec un policier en civil qui va négocier, et revient avec un responsable syndical qui nous dit "Pour vous, pas de problème". On le suit donc à travers la foule des manifestants, et il lance : "Camarades ! Nous allons laisser passer les pilotes de l'avion qui va ramener un organe à Paris !" Un des manifestant, hilare, nous lance : "Vous ramenez des couilles à Sarkozy ?"

On passe le filtre et on file à l'avion. Mon captain, qui a eu du mal à se retenir jusque là, est mort de rire. Pour passer le temps, une fois dans l'avion, on rejoue la scène : "Caramades !!!" C'est vraiment du jamais vu...

Quand le médecin appelle pour dire qu'il arrive, on repart dans l'aérogare. J'ouvre la porte qui permet de passer de la salle de filtrage à l'aérogare, et me retrouve nez à nez avec un banc métallique, placé en travers de l'encadrement de la porte. Deux manifestants sont assis dessus, à chaque extrémité. Je leur souris en disant : "Bon, bah je vais passer par dessus alors !" On enjambe le banc et on sort de l'aérogare.

J'avise le responsable CGT de tout à l'heure et je lui demande s'il peut prévenir ses collègues du barrage que le taxi du médecin va arriver, pour éviter de perdre du temps. Il leur téléphone aussitôt pour leur demander de laisser passer le taxi dès son arrivée.

Le médecin arrive. Chacun une glacière à la main, on retraverse le piquet de blocage et on passage le PIF. Et c'est reparti. Nous sommes le seul avion à s'être posé à Clermont ce matin, et le seul à en redécoller. Au point d'arrêt de la piste 08, on voit un petit volcan :



En montée après le décollage :


Retour vers Paris :


Une fois notre organe largué, on prépare l'avion pour repartir. Après les montagnes auvergnates, nous partons faire un coucou à la mer bretonne ! Après trente minutes de vol, voici la baie du mont Saint-Michel :


Et le Mont Saint-Michel, à gauche de la photo :


On arrive sur la baie de Saint-Brieuc, pour une approche à vue...


Puis c'est le retour sur Paris, un peu long parce que les arrivées se font face à l'ouest à De Gaulle et au Bourget, et qu'il faut se taper tout le tour par le nord de la région parisienne...

Et cette nuit, j'ai pas volé, j'ai fait une nuit complète après trois nuits en vol, et ça fait du bien !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'aime ces cumulus, leurs formes ... Comme du coton :D

Franck a dit…

MDR! Heureusement que certains ont "un peu" d'humour, c'est tellement affligeant cette situation.

Courage pour les prochains vols. Essaie de passer par LYON-BRON, pour l'instant il n'y a rien de bloqué!!!