mercredi 8 avril 2009

Dès mon deuxième vol, les pompiers à l'arrivée !

Aujourd'hui, deux vols de prévus ! Mon instructeur n'a que moi comme élève, et me propose donc de ne pas perdre de temps, tout en me disant que si je suis fatigué après le premier vol, on annule le second sans problème... Après un briefing et la prévol, on décolle donc de la 27 et on prend la direction de Filton pour y faire quelques tours de piste. Filton est le deuxième terrain de Bristol, c'est celui à partir duquel Concorde 002, le premier prototype anglais, a effectué son premier vol.

Il y a d'ailleurs un Concorde en bord de piste, un de ceux de British Airways. C'est le numéro 216, le dernier Concorde à avoir été construit, et le dernier à avoir volé, le 26 novembre 2003. Il faut se faire violence pour se concentrer sur son pilotage plutôt qu'admirer le bel oiseau !

Nous faisons donc nos tours de piste. Je viens de redécoller une fois de plus, et je m'apprête à faire ma check list après décollage (qui commence par Brakes, Gear Up, Flaps Up), quand nous ressentons de grosses vibrations. Je me tourne vers l'instructeur, qui me dit "My controls". Je réponds "Your controls'", et je lâche le volant. Les vibrations s'arrêtent. Le FI informe la tour d'un probable problème sur le train, et demande à faire un passage bas pour inspection visuelle depuis le sol. Tour de piste basse hauteur, passage, la tour nous confirme le train sorti et apparemment verrouillé. On le rentre, et on retourne à Bristol.

Filton nous a indiqué que l'info de notre problème était transmise à Bristol International, et alors qu'on arrive sur la fréquence de notre base, on entend les pompiers qui demandent quelle est la nature du problème. On fait quelques 360° à proximité du début de la base main droite, le temps que les camions se positionnent. Et en finale, l'instructeur reprend les commandes pour faire un atterrissage tout doux. Dès que la roulette de nez touche, les vibrations recommencent. Je me retourne et je vois, par la fenêtre arrière droite, un des camions de pompiers pénétrer la piste et nous poursuivre. Il nous rattrape, et une fois qu'on est arrêtés, nous dépasse, et fait un demi-tour pour venir se placer devant notre nez. Sur le toit du camion, un pompier se tient derrière le canon à mousse.



L'autre camion arrive et se place à côté du premier. La tour nous demande si on peut dégager la piste. Mon FI remet les gaz, mais on n'avance pas d'un pouce. Le pneu avant doit être complètement dégonflé. Les moteurs tournent encore, puis l'instructeur les arrête. Une camionnette de l'école arrive, pleine de gars des Ops, auxquels la tour demande combien de temps ça va mettre pour dégager la piste. "10 à 15 minutes". Le problème, c'est que voici presque 5 minutes déjà, un liner n'était plus qu'à 10 minutes... Le contrôleur demande donc si c'est possible d'aller plus vite.



Les gars des Ops appuient alors sur l'arrière du Seneca et en soulèvent la roulette de nez comme si c'était un vulgaire Cessna 150... Ils regonflent le pneu, reposent la roulette, on remet en route, et on roule jusqu'au parking par nos propres moyens, après avoir bloqué la piste pendant une dizaine de minutes quand même...

Expérience plutôt instructive et assez sympa ! Dès mon deuxième vol, je fous le bordel à Bristol ! Mais le liner s'est posé sans attente, et le vol AF1373 Bristol-Paris a pu décoller à l'heure peu de temps après notre mésaventure.

A l'école, ils n'ont rien raté de notre atterro et de notre séjour prolongé sur la piste. Une élève française me demande si ça va. "Oui, super, c'était rigolo !" Moi qui suis pompier volontaire, je suis content d'avoir donné un peu de boulot à mes collègues anglais, même s'ils n'ont pas eu grand chose à faire !

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