dimanche 9 décembre 2001

Centenaire de la naissance de Mermoz

Début octobre, constatant que le centenaire de la naissance de Mermoz, le 9 décembre 2001, tombait un dimanche, j'avais proposé sur Pilotlist de faire un rassemblement de pilotes à Charleville-Mézières, aérodrome le plus proche du lieu de naissance de l'aviateur.

Les premières réponses furent un peu moqueuses : "Mon pauvre, tu crois qu'au mois de décembre, la météo permettra d'aller en VFR à Charleville ?" Malgré tout, j'ai organisé la journée. Et ce 9 décembre au matin, grâce à un anticyclone providentiel, la météo était avec nous.

Décollage de Lognes en DR400 avec mon pote Vincent, et cap à l'est. Après une petite nav sans histoire, on se dirige vers Aubenton, le village où Jean Mermoz est né voici 100 ans exactement, le 9 décembre 1901. Nous en faisons le tour...



Puis on file vers Charleville-Mézières, à 30 kilomètres de là. Atterrissage sur la longue piste, et on trouve facilement une place sur le grand parking...


Nous sommes accueillis par les pilotes déjà arrivés. Les derniers se posent. Sur le parking, pas moins de 12 avions (dont deux bimoteurs venus d'outre-Manche).

Dans le club-house, nous nous retrouvons à pas moins de 34 pilotes et passagers. Et c'est en face d'un portrait de Mermoz, qui trône  devant la cheminée, que nous profitons du déjeuner préparé par Huguette et Marceau.

Nous profitons un peu du soleil, avant de repartir les uns après les autres vers nos aérodromes d'attache. Il ne faut pas tarder, ce 9 décembre est le jour le plus court de l'année...

jeudi 1 novembre 2001

Premier voyage en commandant de bord

Après mon premier passager, j'en ai emmené plusieurs autres (dont mes parents) en trois vols dans la même semaine. Cette fois, en ce 1er novembre, ce n'est plus en local que j'emmène mes passagers, mais en voyage. Un voyage court, certes, mais un voyage quand même. Le premier en commandant de bord et avec des passagers.

9h30, décollage. Direction le transit sud. Les zones de Brétigny étant inactives, on va contourner la zone A en passant au large de Sierra Alpha. Puis, cap sur la forêt de Brotonne, pour pouvoir suivre en cheminement les dernières boucles de la Seine.



Dès qu'on peut, on grimpe, pour s'installer au niveau 45. Les zones d'Evreux sont inactives aussi, les militaires sont de repos aujourd'hui. Petit coucou avec Rouen, on entre dans leur zone et on passe au sud d'Elbeuf. Puis arrive la Seine (enfin, elle n'était pas loin depuis pas mal de temps, depuis Paris en fait, mais on était un peu trop au sud pour la voir).


Et voilà le pont de Tancarville, alors qu'on voit déjà, au loin, se profiler son (jeune) grand frère, le majestueux pont de Normandie. Majestueux, et pourtant, même s'il grossit au fur et à mesure que l'on s'en approche, il semble finalement pas si grand que ça, vu de haut...


Le pont de Normandie, c'est aussi le point Echo Delta, d'entrée dans la TMA de Deauville. Nous prenons le cap de l'aérodrome de Deauville, notre destination, alors que le contrôle nous signale plusieurs autres trafics aux alentours du pont. Intégration en base main droite, derrière un TB9 venu lui aussi de Lognes et qui nous a dépassé, et atterrissage en douceur sur la longue piste de Deauville. 


En finale, un de mes passagers capture l'ombre de notre petit DR400 :


Et nous voilà sur le parking, à côté des gros jets...


Après une balade en ville, un déjeuner et un long moment sur la plage à profiter du soleil, nous sommes repartis vers l'aérodrome. Décollage, et on reste dans l'axe de la piste 30 et on se retrouve sur l'estuaire. Cap vers le Havre, qu'on contourne au large. 


Puis demi tour, et on remonte l'estuaire vers le pont de Normandie qu'on survole à nouveau.


Puis, après un dernier petit coucou au pont de Tancarville, cap sur le VOR de Rambouillet. On dépasse Rouen, on passe pile poil verticale de la base d'Evreux, avec ses gros Transall endormis sur le tarmac.

Et voici à nouveau Rambouillet. Arrivé vers Sierra Alpha, on décide, puisqu'on a un peu de temps avant de rendre l'avion, d'aller montrer le chateau de Vaux le Vicomte aux passagers. C'est pas loin, et c'est joli. 


Atterrissage à Lognes, après 3h12 de vol. Les passagers sont ravis, et prêts à recommencer ! 

mercredi 24 octobre 2001

Premier passager

J+2. Au surlendemain de l'obtention du PPL, il est plus que temps d'embarquer le premier passager. Je propose à un copain, que je récupère dans Paris à 16h45. Et ça commence mal : embouteillages pour accéder à l'A4, embouteillages sur l'A4 : rien de tel pour énerver le pilote avant le vol. Restons zen.

Finalement, ça se dégage, et ça roule. L'autoroute se dégage peut-être, mais le ciel, pas trop, ou contraire, il se remplit de nuages à vitesse grand V. Tout en roulant vers Lognes, je les surveille d'un oeil un peu inquiet.

India Oscar nous attend sagement sur le parking. Je commence la prévol du petit DR400-120 en expliquant tout bien à mon passager. A ma suite, il secoue gentiment les volets, et semble rassuré : ça a l'air de tenir. Pof, il se met à pleuvoir. Et m... On finit la prévol sous les gouttes, et on se réfugie dans l'avion, alors que les gouttes s'écrasent de plus en plus furieusement sur la verrière.

Sagement, consciencieusement et lentement, je suis ma check-list, en espérant que ça va se calmer un peu pendant ce temps. J'explique au fur et à mesure à mon passager, ça fait passer le temps. Tiens, ça se calme un peu. On met en route, on a l'autorisation de rouler, et la pluie semble s'être arrêtée. C'est encourageant. Je me suis annoncé pour des tours de piste, histoire de voir si le ciel est gris vers l'est.

Roulage, essais moteur, re check list, j'explique encore et toujours. On s'aligne. Tu es prêt ? On y va. On met la patate. Pendant le décollage, je sens mon passager pas super à l'aise. Pourtant, malgré le vent de travers, je suis (presque) sur la ligne blanche.

On décolle. Ca secoue un peu jusque vers 500 pieds, puis ça se calme. "Alors tu vois, là, on passe au dessus du bâtiment avec du jaune sur le toit, juste entre les deux lotissements, pour pas faire de bruit."

Vent arrière. Bouh, fait pas beau... Bon, la visi est correcte, on va quand même aller faire un petit tour vers l'est. Je passe les lignes haute tension, j'annonce que je quitte le circuit, je demande à quitter la fréquence.

- C'est qui qui veut quitter le circuit ?
- C'est India Oscar, madame !
- Vous pouvez quitter la fréquence, India Oscar
- Merci madame, je quitte la fréquence, à tout à l'heure !

Et je suis l'avion devant moi qui a quitté le circuit aussi et file vers l'est. Ha, tiens, il tourne. Hoooo, mais en fait, il fait comme s'il était ENCORE dans le circuit... Ha ok, il a rallongé pour se mettre derrière le Cessna qui arrive en longue finale. C cool, ça le fait tourner pile poil au desus de toutes ces maisons.

Je fais un grand virage à gauche pour virer vers Mickeyland. Après coup, j'apprendrai que ce premier grand virage a un peu surpris mon passager. Oups, désolé !!

- "Bon, on va rentrer, hein, vu le temps, c'est pas passionnant !"
- "Sisi", me dit mon passager, qui a l'air ravi : "C'est super, quand même !".

Retour vers Lognes, où la contrôleuse ous autorise direct vers la 26.

- Alors, tu vois les quatre lumières rouges là bas ? S'il y a quatre blanche, c'est qu'on est trop haut. Deux blanches et deux rouges, c'est qu'on est bien, et quatre rouges, c'est qu'on est trop bas.
- Ha, on est trop bas alors ?
- Non, on est juste comme il faut.
- Je comprends pas
!
- Je t'explique. Il y a un plan de descente, et nous, on ne l'a pas encore intercepté. On est dessous, mais c'est normal, on ne vient pas de la Lune. Donc on va finir par l'intercepter, on va voir une première lumière blanche, puis une deuxième, et là on pourra commencer à descendre.

Bon, il se trouve que tout à la fin, on avait à nouveau quatre rouges, mais bon, ça ne se voit pas sur la photo de la courte finale, donc personne ne le saura... :-)

Bon allez, ça souffle du côté gauche, mais on va essayer de faire un bel attero, pour pas lui faire peur. Je tire, je tire... Diable, serait ce un kiss ? J'ai bien peur que oui... En tout cas, si ce n'en est pas un, ça y ressemble fort. Trop fort... :-) Je crois que je n'ai pas fait exprès. J'ai essayé de faire exprès, mais c'est sûrement un hasard...

J'ai dîné avec mon passager, et il m'a dit au moins 20 fois que c'était vraiment bien, et que pour son baptème de l'air, il était drôlement content, qu'il avait envie de recommencer, et que ça donnait presque envie de s'y mettre. En voilà un gentil premier passager ! Ca donne envie de recommencer à en emmener !!

lundi 22 octobre 2001

PPL !

Ce 22 octobre, après 2h25 de vol et une navigation Lognes-Moret-Pont sur Yonne-Nangis-Lognes, j'ai réussi mon test PPL. Je vais pouvoir voler de mes propres ailes, et voyager en place gauche !

Je me suis empressé d'aller fêter ça en allant dîner avec quelques amis pilotes dans un resto parisien !

samedi 30 juin 2001

Friedrischaffen et les Alpes

Ce printemps est très européen, puisqu'un mois après Duxford, direction l'Allemagne. Depuis Paris, je commence par mettre le cap à l'ouest, puisque je pars en TGV pour Saint-Nazaire. Et c'est de Cholet que nous partons, Eric en captain et moi en copi (j'attends le PPL pour passer en place gauche) et une passagère, dans un PA28.

La première partie du voyage se fait on top, au-dessus de beaux nuages tout blancs :


Après une escale-déjeuner à Auxerre, c'est reparti pour Mulhouse, où nous passons la soirée et la nuit.

On repart le lendemain matin, et nous voilà au niveau 75 vers Friedrischafen, notre destination, sur les bords du lac de Constance. Mais dans le coin, la météo est pourrie : l'ATIS annonce BKN007. Ca ne fait pas haut, et nous, on est au-dessus de toute ça !

Le contrôleur nous indique qu'il y a des trous sur le lac. On va voir, et en effet, on en trouve un. On passe sous la couche et nous voilà 600 pieds au-dessus de l'eau. On demande à se poser en 06, et, guidés par l'ILS, on voit bientôt apparaître le lièvre :


Et nous voilà posés. On va se balader en ville et visiter le muée Zeppelin, incontournable pour tout passionné d'aviation qui se rend à Friedrischafen ! Et l'après-midi, c'est reparti, direction Lyon. Le temps et la visibilité sont nettements meilleurs, et on peut profiter de la vue sur la lac au décollage.


Nous passons par la Suisse, et, tranquillement installés au niveau 90, pilote automatique branché, on profite de la vue sur les Alpes dont les sommets enneigés apparaissent derrière les nuages.


Arrivés à Lyon, on retrouve Jean-Pierre, un local de l'étape, avec qui on va déjeuner. Puis il nous emmène faire un petit vol en montagne. 


La montagne est sans doute le plus bel endroit où voler. On ne se lasse pas de passer entre les sommets, entre rocaille et neige, et on se sent tout petit à côté...


Comme la mer, et comme l'aviation en général, la montagne apprend à rester humble et prudent. On ne joue pas avec. On profite de sa beauté tout en sachant qu'elle est aussi parfois meurtrière....


mardi 5 juin 2001

Fontenay sur huitres

Fontenay sur huitres, c'est une institution. Ca ne se rate pas ! En attendant d'avoir mon brevet, je ne peux y aller qu'en tant que passager, je pars donc en TGV pour Saint-Nazaire pour y aller en compagnie de mon pote Eric.

Avant de décollager, on laisse passer un gros Beluga venu tout droit de Toulouse...


Avant d'aller à Fontenay le Comte, nous allons faire une petite escale. Sur le chemin, nous passons au-dessus de l'île de Noirmoutier. En bas à droite de la photo, Noirmoutier en l-ile, et au fond, L'Herbaudière.


Petite traversée maritime, et apparaît enfin derrière les nuages notre premier étape : l'île d'Yeu et Port Joinville, par lequel transitent tous les visiteurs... sauf ceux qui arrivent par la voie des airs.


Survol de la pointe des Corbeaux et de son phare...


 Avant d'aller se poser sur l'aérodrome du Grand Phare, où une tour de contrôle est en construction :


On retrouve Jean-Pierre, arrivé de Lyon, et direction la maison. Il fait beau, et on profite donc de la terrasse et du soleil...


Après une soirée dans le cadré aéro et très sympa du Bar de l'escadrille, on file se coucher. le lendemain, c'est reparti, et ça bouchonne un peu pour décoller de l'île d'Yeu :


Petit vol en formation lâche avec Jean-Pierre, vers Fontenay le Comte :


Fontenay sur Huitres est un événement réputé, et attire donc beaucoup de visiteurs et beaucou d'avions, sagement garés en rangs d'oignons de part et d'autre du taxiway, sur plusieurs centaines de mètres...


Beaucoup de beaux avions sont venus...


Malheureusement, Eric doit rendre l'avion en début d'après-midi, et après le déjeuner en compagnie de plein de copains, on doit repartir et zapper la balade dans le marais poitevin... Tant pis, ce sera pour la prochaine fois !

dimanche 13 mai 2001

Week-end à Rebeyrotte

Une fois de plus, direction le Sud-Ouest, et une fois de plus, n'étant pas encore breveté, j'y pars comme copilote de Philippe. Mais cette fois, nous ne prenons pas un DR221 de Saint-Cyr, mais le D119 de Philippe, basé à Toussus. En ce week-end des 12 et 13 mai, nous mettons le cap sur la ferme de Rebeyrotte, petite piste privée.

Il y a du monde au point d'arrêt :


Avant Rebeyrotte, nous faisons une petite escale à Tours, où l'aéroclub organise un meeting. L'occasion de retrouver quelques amis et de partager avec eux le repas, attablés dans le hangar. Beaucoup de beaux avions, dont le B17 "Pink Lady" :


On redécolle, et on franchit la Loire :


Petit vol tranquille dans les cieux du quart sud-ouest, et nous arrivons à la verticale de Rebeyrotte, dont la piste est en pente douce :


Et nous voilà en finale


Rebeyrotte, c'est très champêtre, une fois les moteurs arrêtés, les poules n'hésitent pas à venir voir de plus près ces gros machins qui volent si bruyamment :


Sur place, on retrouve beaucoup d'amis. Pas moins de 25 avions et autant d'équipages se sont donnés rendez-vous pour fêter l'obtention de la qualif IFR par une amie... On mange tous ensemble, comme on sait le faire dans le Sud Ouest, avant de passer la nuit sur place et de poursuivre le lendemain ce week-end, avant un retour sur Paris en fin de journée.

dimanche 29 avril 2001

Balade à Duxford

Ce week-end des 28/29 avril, direction Duxford ! J'ai réussi à trouver une place comme passager dans un beau Mousquetaire. Départ vendredi en fin d'après-midi. Mais la météo n'est pas bonne sur le Pas de Calais, et nous sommes obligés de nous dérouter sur Dieppe.


Samedi matin, le temps est meilleur, et nous repartons. Courte traversée maritime, et les falaises de craie de Douvres sont en vue, voilà l'Angleterre !


On contourne Londres par l'est, et nous posons sur la piste 24 de Duxford. Le Mousquetaire se gare devant la tour de contrôle caractéristique de ces vieux terrains anglais :


Duxford est un véritable musée vivant. On y trouve des tonnes d'avions, du Spitfire au Concorde en passant par de nombreux avions américains qui disposent d'un immense hall d'exposition, construit en fonction des dimensions du B29, sous les ailes duquel sont garés de nombreux autres avions.

Un Dragon rapide qui fait des baptêmes de l'air :


Duxford est un nid de Spirfire ! Nous regardons celui-ci mettre en route pour un petit vol.


Le Spitfire passe devant notre Mousquetaire :


Traversée de la Manche :

Escale au Touquet, où l'instructeur présent à bord me propose de passer en place gauche. C'est la première fois que je pilote un train classique. Je bataille un peu au roulage, avec le vent de travers, mais le reste du vol se passe très bien...

Duxford, c'est un must, j'y reviendrai !

jeudi 15 février 2001

Vol IFR (en passager) mouvementé

Avant un dîner de pilote, me voilà à Toussus pour effectuer, en temps que passager, mon premier vol en IFR. Nous sommes quatre dans le Cessna Cardinal, et je suis installé à l'arrière.

A peine avions-nous décollé que Bruno, notre pilote, doit déjà se battre avec le contrôle qui veut le faire monter au moins au niveau 110. Après négociation avec la contrôleuse, on peut rester au 50. Après une verticale Villacoublay, suivie d'une verticale Orly, cap sur Vatry, dans un ciel tout bleu. Quelques nuages ont l'amabilité de se placer sur notre route pendant notre descente sur Vatry, mais juste au moment où l'on allait pénétrer la couche, hop, plus de couche, que du bleu... C'est dommage pour un vol en IFR ! Qui a donc lieu en VMC...

Vatry est un bien bel aéroport, certes rarement utilisé, mais bien beau. Après une remise des gaz au dessus de la longue piste, Bruno reprend contact avec je-ne-sais-plus-qui pour activer le plan de vol de retour, qui doit nous faire passer par Pontoise, afin de re-longer Paris, cette fois par le Nord.

Jusqu'à présent, rien de particulier à signaler, à part le fait de pouvoir frôler Paris de si près et de si haut. Trop de calme aurait dû nous inquiéter, car c'est à ce moment là que les choses commencèrent à mal aller.

La passagère installée à l'avant de met à saigner abondamment du nez. A l'arrière, on lui passe des kleenex, mais on a beau lui en passer, un, deux, trois, quatre, cinq, ça coule toujours ! Si l'autonomie en carburant ne pose aucun problème, notre autonomie en kleenex commence à nous inquiéter.

Nous passons à quelques encablures de Roissy, du Bourget, et nous frôlons littéralement Paris, presque verticale du périphérique. Bois de Vincennes, La Villette et sa géode, Montmartre, Notre-Dame, la Tour Eiffel bien sûr, la Concorde et sa grande roue, les Champs, l'Arc de Triomphe et la Défense défilent successivement sous nos ailes, ou presque. C'est quand même assez génial, et ça donnerait presque envie de passer l'IFR rien que pour ce genre de vols... 

Paris dépassé, il faut se rendre à l'évidence : il va falloir se poser à Pontoise pour faire quelque chose. Avant de quitter Roissy Radar, Bruno demande : "Pourriez-vous prévenir Pontoise que nous avons besoin d'une assistance médicale à l'arrivée, s'il vous plaît ?" Roissy Radar : "Bien sûr, je m'en occupe."

A notre arrivée sur la fréquence de Pontoise, le contrôleur se fait confirmer la demande d'assistance. Bruno confirme donc, et la tour indique que l'assistance est en route. L'atterrissage se fera à vue. 

Nous voici en courte finale, tandis qu'un gros camion de pompiers fonce, gyrophares en action, vers le seuil de piste, et que le contrôleur autorise Bruno à se poser, tout en indiquant aux pompiers que c'est nous, l'avion qui a demandé de l'assistance. Bruno freine pour sortir à la première bretelle, ce qui surprend le camion de pompiers qui attendait vers l'autre bout de la piste. Pour nous éviter de nous courir après sur tout l'aérodrome, le contrôleur suggère que les pompiers et le cardinal se retrouvent sur le parking tour.

Parking, arrêt du moteur. Un seul pompier descend du camion et prend les choses en mains. "J'ai demandé l'assistance de collègues" explique le pompier. Et presque au même moment, nous voyons arriver un deuxième camion de pompier, sans lance à incendie sur le toit, mais tous girophares giropharant aussi ! La victime est emmené dans le VSAB, et finit par réapparaître.

Nous réembarquons, attendons quelques minutes le créneau du plan de vol qui a été décalé, et redécollons pour Toussus pour ce qui sera, du coup, un vol de nuit. Arrivés sans encombre à Toussus, nous nous sommes retrouvés une heure plus tard, avec nos petits camarades, autour d'un verre, avant d'aller dîner.

Nav 150 NM

Aujourd'hui, j'ai fait ma navigation de 150 nautiques, indispensable avant de passer son PPL. Pour éviter les longs calculs afin d'être sûr que que les trois branches faisaient bien 150,1 NM et pas 149,9, j'ai été moins paresseux qu'un autre membre de Pilotlist qui était tout juste au-dessus de 150 NM, et j'ai pris un trajet faisant 180 NM (Lognes-Auxerre-Orléans-Lognes).

J'étais particulièrement content de pouvoir enfin voler par beau temps pour ma deuxième nav solo. D'autant que pour la première (Lognes-Reims et retour), la visibilité était assez pourrie.

Je m'étais réjoui trop vite. Certes je n'ai pas croisé un seul nuage, mais la visibilité n'Ètait pas top non plus.

Résultat, heu, comment dire... J'ai eu un peu de mal à trouver le premier terrain, et je suis passé côté du deuxième sans le voir.

La honte totale, c'est quand dans les deux cas, je me suis annoncé à cinq minutes du terrain, et puis paf, je le trouvais pas. Du coup, les deux fois, l'agent AFIS m'a rappelé pour me demander où j'Ètais, et j'ai répondu, d'un air détaché : "Là je suis un peu perdu, mais dès que j'ai retrouvé le terrain, je vous rappelle !" La honte, je vous dis !

Dès le départ, j'ai eu un peu de mal. Je démarre mon moteur, et je réalise que la bretelle pour sortir du parking de l'aéroclub est DERRIERE, et que je n'ai pas la place de faire un demi-tour sur place, et qu'il aurait été plus malin de reculer l'avion à la main avant...

J'arrête le moteur, je pousse l'avion, et je redémarre. Petit passage à l'essence, et c'est reparti vers le point d'arrêt. Combien d'avions, avant moi, au point d'arrêt ? 1, 2, 3, 4... Cool, pas la peine de se presser. C'est donc à toute petite vitesse que je roule vers la file d'attente.

J'ai remarqué que c'est toujours quand il y a plusieurs avions devant au point d'arrêt que les atterrissages se succèdent à un rythme soutenu et qu'on ne peut pas caser un décollage entre deux...

Finalement, c'est mon tour, et me voilà en l'air. Cap au 150. Un p'tit coucou à la radio pour pénétrer la zone D de Melun, et je roule, je roule... Enfin je vole, je passe au large de Montereau, de Sens, et j'arrive sur Auxerre.

C'est là que j'ai dû un peu merder, puisque je ne trouvais plus du tout le terrain d'Auxerre. Fort heureusement, je suis tombé sur l'autoroute qui m'a mené droit à destination.

Atterro, bonjour à l'agent AFIS qui me donne un petit coup de tampon (enfin sur mon carnet) en échange de 31 francs, cinq minutes pour se dégourdir les jambes, et hop, me voilà reparti.

Cap au 275 vers Orléans. J'ai intérêt à le tenir, mon cap, parce que droit devant, je ne vois rien de rien, c'est quelque peu brumeux. Par contre sur les côtés je vois très bien... C'est comme dans un avion de ligne quand on n'est pas dans le cockpit, quoi !

J'arrive sur Orléans, je prÈviens que j'arrive, et... je n'arrive pas. Il est où ce ?%§$£®! de terrain ? Hoooo... La jolie antenne... A tous les coups elle est sur ma carte. Ha oui, elle y est. Tiens, le terrain est derrière moi. Je calcule vite fait un p'tit cap pour me conduire de 
l'antenne au terrain, et hop, j'arrive pile poil dessus.

Donc si vous avez bien suivi, j'avais dit à l'agent AFIS que j'étais un peu perdu et que je le rappelais dès que j'avais retrouvé le terrain (il m'a appelé pile poil au moment où j'avais repéré l'antenne. J'ai failli lui demander si elle était loin - genre "Vous la voyez de votre tour ?" 
- mais j'ai pas osé !)

Re-atterro, re-tampon, contre 32 francs cette fois. Petit au revoir à tout le monde, les deux pilotes de King Air qui prenaient la météo à la tour me souhaitent un bon vol, je les remercie, je redécolle.

Dernière branche. Je pars d'Orléans à l'heure à laquelle je pensais être revenu à Lognes. Bon, c'est pas grave, je suis pas pressé. Cap vers le VOR de Pithiviers, puis droit sur Melun, toujours avec une visi pas terrible.

J'arrive à Melun. Enfin, je crois que c'est Melun, mais je ne vois pas les antennes, qu'on voit pourtant de loin. Zut alors. Pourtant, une grosse ville comme ça, c'est forcément Melun. y'en a pas d'autre dans le coin.

Ou alors, si c'est une autre ville, c'est que je ne suis pas du tout dans le coin. Oui mais Melun, ils me suivent au radar, donc si j'étais à l'autre bout de la région, ils auraient dit quelque chose !

Ho, que vois-je sortir de la brume ? Des antennes ! C'était bien Melun. Franchement, ça doit pas être marrant le GPS, on est toujours sûr de l'endroit où on est, on ne peut pas se poser de questions et jouer à "Suis-je bien là où je pense être ?".

Tiens, mon portable vibre... Comme je suis un peu à la bourre, je regarde pour voir si c'est pas mon instructeur. Si, c'est lui, j'ai raté l'appel. Bon, je tapote vite fait "J a r r i v e", j'envoie le SMS pour le rassurer, et je me reconcentre sur la route.

Verticale du terrain, et cap sur Lognes. Ca sent l'écurie. Ca roule, c'est tout droit. Et tout d'un coup... Nan, je le crois pas, un gros doute m'assaille. Je ne vais quand même pas me perdre entre Melun et Lognes ! Mais pourquoi je ne vois pas le terrain ?

Tout simplement parce qu'on ne voit pas grand chose. Il est bien droit devant, mais je ne le vois pas très tôt. Bonjour, Lognes, c'est moi, je suis de retouuuuur !!!

- "Fox India Oscar, rappelez verticale"
- "Fox India Oscar, j'arrive verticale, 1500 pieds"
- "Fow India Oscar, maintenez verticale"

MAINTENIR la verticale ? Hé, ho, je pilote un DR400, pas un hélico ! Comment je fais pour rester à la verticale, moi ? Bon, je vais faire des ronds alors. Ca tombe bien, ya pas longtemps je me suis entraîné au dessus de la forêt, je devrais y arriver aussi au dessus de l'aérodrome.

"Fox India Oscar, intégrez en fin de vent arrière"

Bon, je n'aurai pas eu le droit à beaucoup de tours de manège. J'intègre, derrière un Cessna que la tour me signale, je l'ai vu, merci... Il n'avance pas ce mec... En plus il va faire son virage de 
base en plein au dessus du village.

Alors si je tourne au bon endroit, je vais être trop près de lui, si je tourne au dessus du village comme lui, je ne suis pas trop près, mais je tourne au dessus du village, et ça c'est pas bien.

Bon, coupons la poire en deux, je tourne au ras des premières maisons. Vitesse minimum, il se pose, je ne suis pas loin derrière...

- "Fox India Oscar, remise de gaz !"

Finalement, mon deuxième tour de manège, je l'aurai !

Je me pose, je demande à rouler au parking, en roulant je me dis que j'ai pas mal volé, ce qui me fait dire que j'ai dû consommer pas mal d'essence, correction, ce sera pour l'essence s'il vous plait.

Je rejoue au pompiste, je roule vers le club. Je vois sur la parking mon instructeur qui m'attend, je fais un grand coucou, je manoeuvre l'avion tant bien que mal en suivant ses directives (il bouge les bras dans tous les sens comme dans le manuel :o) ). Tant bien que mal, parce que cet avion a un palonnier un peu merdique, les manoeuvres au sol, c'est galère...

Je coupe le moteur, et voila... Avec les roulages, les petits tours à l'essence, les quatre avions au point d'arrÍt avant moi au départ, les "Je trouve pas le terrain" et les tours de manège à la fin, j'ai quand même logué 3h12.

Tiens, il me manque 6 minutes pour atteindre les 50 heures. Si j'avais su j'aurais fait un tour de manège de plus...

mardi 30 janvier 2001

Des ronds au-dessus de la forêt

Cet après-midi, je devais faire ma deuxième nav solo : Lognes-Auxerre et retour.

Oui mais voilà, j'étais fiévreux, j'avais très mal dormi, j'avais mal à la tête, j'avais trop chaud, trop froid et trop chaud en même temps, et je ne trouvais pas très raisonnable d'aller jusqu'à Auxerre dans cet état.

Je suis quand même allé au terrain. Il faisait tellement beau, l'appel du soleil était irrésistible. Et puis, le matin même, j'avais reçu le récepteur VHF achetée via Pilotlist, et comme au coeur de Paris je n'arrivais pas à capter grand chose, je me disais qu'aller à Lognes serait l'occasion de la tester.

Mais grâce à la VHF, juste avant d'arriver, j'avais entendu la tour autoriser mon avion, enfin celui que j'avais réservé, à décoller. Bon, pas d'avion alors... Pas très grave, il y en avait un autre de libre. Je n'ai pas sauté dessus, j'ai attendu, j'ai commencé à discuter avec les quelques membres du club présent.

Et petit à petit, parlant aviation, entendant les échanges entre la tour et les avions en tour de piste avec la VHF, voyant par la fenêtre le soleil si brillant et le ciel si bleu, j'ai senti la fièvre s'évanouir et l'envie de voler grandir, grandir. J'aurais pu sauter dans l'avion restant et partir avec.

J'ai préféré attendre. Laisser cette envie de voler grandir, ce besoin de rejoindre le ciel devenir irrésistibles. Et ce n'était pas frustrant du tout, puisque c'était volontaire, cette attente. Je me doutais que plus j'attendrais, plus le plaisir serait grand au moment où je me déciderai à y aller.



Et puis comme je ne suis pas maso non plus, j'ai fini par prendre l'avion, pour un petit vol local, sans idée précise de l'endroit où je voulais aller. J'ai mis le cap sur Coulommiers, la porte à côté quand on vient de Lognes. J'ai fait quelques tours de piste, et puis quand j'en ai eu marre de tourner, je suis parti un peu plus loin.

J'ai fait des ronds au dessus de la forêt, j'ai tourné autour d'Eurodisney, j'ai suivi les camions sur la nationale.

Ho, rien de bien passionnant, comme paysages. La région parisienne n'a pas les charmes de la côte bretonne de PM ou des îles de Yann. Mais ne dit-on pas que tout paysage, même ingrat, prend une toute autre dimension quand on le survole ?

Et là, tout seul dans mon coin de ciel bleu, surpendu entre les nuages blancs loin au dessus et la forêt un peu moins loin dessous, je n'avais pas envie de redescendre tout de suite, alors j'ai continué à tourner.

J'étais bien.