jeudi 21 avril 2011

Etoiles de midi, de Jacqueline Cochran

Ma dernière lecture en date : l'autobiographie de Jacqueline Cochran, "Les étoiles de midi" ("Stars at noon" en VO), dont je viens d'acheter un exemplaire de l'édition originale, publiée en 1955 par les éditions France Empire.

Jacqueline Cochran est une des plus célèbres aviatrices américaines. Elle fut la concurrente d'une autre Jacqueline, qui battait elle aussi des records, de l'autre côté de l'Atlantique : notre Jacqueline Auriol. Les deux femmes étaient amies (elles s'appelaient mutuellement "Jackie"), et l'Américaine a d'ailleurs demandé à la Française d'écrire la préface de l'édition française de son livre.

En 1937, elle est la première femme à participer à la Bendix Race. La même année, elle bat le record de vitesse féminin. Mais les records "féminins" ne l'intéressent pas, ce qu'elle veut, c'est faire mieux que les hommes. Elle sera la première femme au monde à accomplir de nombreux exploits. Elle est la première à faire un atterrissage sans visibilité. En 1941, elle est la première femme à traverser l'Atlantique aux commandes d'un bombardier pour le convoyer en Angleterre. Pendant la seconde guerre mondiale, elle met en place le Women's Auxiliary Army Corps (WAAC) et les Women Airforce Service Pilots (WASP).

Après la guerre, elle commence à piloter des jets. En 1953, elle est la première femme au monde à passer le mur du son, à bord d'un Sabre F86, avec Chuck Yeager comme ailier. Elle est également la première femme à décoller et à se poser sur un porte-avions, et la première à atteindre Mach 2.


Et pourtant, la vie ne la prédisposait pas à cette carrière hors du commun, comme les toutes premières lignes de son livre le font comprendre d'emblée : "Jusqu'à l'âge de 8 ans, j'ai vécu pieds nus. Mon lit n'était qu'une paillasse sur le sol, et bien souvent le sol lui-même. Ma nourriture me permettait de ne pas mourir de faim, et parfois il me fallait la trouver dans les bois ou dans le bayou le plus proche. Le mulet aux haricots formait la base de notre alimentation avec, dans les meilleurs jours, un petit morceau de lard ou une poignée de pois chiches... Jamais de beurre ni de sucre. Jusqu'à l'âge de 7 ans, j'ai porté d'informes sarraux de jute taillés dans de vieux sacs à farine."

Au delà de ses exploits aéronautiques, elle fut aussi une femme d'affaires, voyagea beaucoup, assistat à la capitulation du général Yamashita aux Philippines en 1945, se rendant en Chine, où elle rencontra la femme de Tchang Kaï Tcheck, puis Mao, puis en Russie. Elle fut l'amie de plusieurs généraux, dont Eisenhower qu'elle incita fortement à se présenter aux élections présidentielles de 1952 qu'il remporta.

A la fin de son livre, en racontant ses vols sur le F86, elle écrit : "Au moment où je montai à haute altitude pour franchir le mur du son, je remarquai que le ciel s'assombrissait jusqu'à devenir d'un bleu foncé. le soleil, à ces hauteurs, est un globe étincelant, mais l'air ne contenant presque plus aucun particule de poussières, ne peut retenir et réfléchir les rayons solaires. Ce que nous appelons sur terre la lumière du soleil n'existe plus. La voûte céleste perd de son éclat, et c'est alors que l'on peut voir, en plein midi, briller les étoiles."

lundi 18 avril 2011

Manche, Atlantique, Méditerranée dans la même journée

Cela faisait un petit moment que je n'avais pas posté. Mais d'une part je vole pas mal en ce moment, et d'autre part, quand je suis d'astreinte chez moi, je passe plus de temps dehors à lire au soleil qu'à l'intérieur devant l'ordi...

Laissez moi vous parler d'un de mes derniers périples qui m'a amené aux bords des trois mers et océans qui bordent notre beau pays. Décollage du Bourget pour aller en Bretagne. Il fait un temps superbe, et nous pouvons voir arriver les côtes de la Manche, le Mont-Saint Michel et sa baie, puis Saint Malo et ses remparts :


On survole ensuite l'embouchure de la Rance, avec l'usine marémotrice du même nom, puis Dinard et son aéroport d'où nous voyons décoller un 737 de Ryanair.

Sur la photo ci-dessous, nous venons de quitter l'Ille-et-Vilaine pour les Côtes d'Armor. A droite du capot, Lancieux et la plage Saint-Rieu. Juste devant nous, la presqu'île de Saint-Jacut de la mer et, à sa droite, l'île Ebihens.

Derrière, Saint Cast le Guildo et deux de ses plages, situées entre trois pointes. De droite à gauche : la plus importante, la pointe de Saint-Cast, puis la Grand Plage, la pointe de la Garde, la plage de Pen Guen, et enfin la pointe du Bay.

Après Saint-Cast, on voit la baie de la Fresnaye, à la forme rectangulaire caractéristique. Derrière elle, le fort La Latte (sur la petite pointe) et le cap Fréhel, tous deux séparés par l'anse des Sévignés.

Derrière encore, Sable d'or les Pins, Erquy et la baie de Saint-Brieuc.


Petite approche à vue sur la baie, et nous voilà posés à Saint-Brieuc.


Et c'est reparti. Notre deuxième vol nous fait rester en terre bretonne, mais cette fois, cap sur la Bretagne Sud. Nous allons à Vannes, baigné par l'océan Atlantique. Un vol bien court, avec arrivée en base main droite pour la piste 22. Une ptite photo de notre avion qui se reflète dans les baies vitrées de l'aérogare.


Le Pilatus, qui a largué sa cargaison de paras juste avant notre atterro, attend son prochain décollage.


On redécolle, et on dit au revoir au superbe golfe du Morbihan.


Notre route nous fait passer à proximité de Saint-Nazaire, et laissons Nantes sur notre gauche et l'île de Noirmoutier sur notre droite (visible sur la photo ci-dessous).


Puis nous passons à côté de Poitiers, en route vers Clermont-Ferrand. AirNav Pro signale que nous allons laisser le Puy de Sancy sur notre droite.


Vérification par la fenêtre : ha oui, il passe juste en dessous, et est encore enneigé.


On passe au-dessus d'Avignon, puis arrivent les côtes méditerranéennes. Notre Beech survole Marseille et nous atterrissons, de nuit, sur l'aérodrome du Castellet.


Je balance la photo ci-dessus sur Facebook, et je suis contacté par des amis qui sont en balade à Bandol, à une dizaine de kilomètres de là. Ils passent me chercher à mon hôtel, et nous passons une très agréable soirée improvisée sur un bateau dans le port des Lecques de Saint-Cyr sur mer.

Après une bonne nuit dans notre très provençal petit hôtel (voir ci-dessous la vue de la fenêtre de ma chambre), on repart vers l'aérodrome.



Décollage et cap au Nord. En survolant la région de Nyons, j'ai une petite pensée pour mon pote Benjamin, qui s'y tua en avion voici deux ans et demi déjà.

Malgré les rayures du hublot de mon côté, j'arrive à shooter l'aéroport de Lyon-Saint Exupéry que nous survolons.


A l'arrivée sur Paris, en route vers OMAKO, nous passons au-dessus de la zone de la centrale de Nogent-sur-Seine, ce qui fait une jolie capture d'écran sur AirNav Pro !


Voici Paris avec, juste devant notre nez, l'aérodrome de Lognes, où je fis mes débuts d'élève PPL voici 11 ans.



Puis le bois de Vincennes et, au premier plan, le pac du Tremblay, où se posait parfois en hélico Philippe de Dieuleveut quand j'étais gamin.


Nous longeons le périphérique sud, avec une superbe vue sur la Seine, Bercy et le ministère des finances, l'île de la Cité, le Louvre, les Tuileries, les Champs-Elysées...


L'île Séguin en plein réaménagement, l'île Saint-Germain, Boulogne-Billancourt et le bois de Boulogne.



Puis l'interception de l'ILS 07, la Défense, Paris à nouveau, et le Bourget.

Bon, ça valait le coup d'attendre, non ?