mercredi 30 juin 2010

Putain, deux ans !

Dernier jour de juin. Ce mois-ci, ce blog a fêté son deuxième anniversaire. Je l'avais lancé en juin 2008, ce même mois au cours duquel je me suis décidé à me lancer dans une reconversation pour devenir pilote professionnel.



Deux ans seulement. Deux ans déjà. C'est à la fois long et court. Il y a deux ans, j'avais juste mon PPL(A) et une SEP, et 370 heures de vol environ. Deux ans après, il y a un peu plus de lettres (CPL(A), IR-SP-ME, SEP & MEP, FI(A), MCC, QT Be200) et beaucoup plus d'heures (j'ai passé les 750 lundi).

En deux ans, j'ai beaucoup appris, en théorie avec l'ATPL et en pratique, et j'ai beaucoup volé (et comme j'ai très peu volé pendant l'ATPL théorique, j'ai fait la moitié de mes heures totales actuelles en seulement 14 mois, alors qu'il m'avait fallu 9 ans pour en faire la première moitié).

8 mois pour préparer l'ATPL (dont deux en mode vacances, et six en mode sérieux), un mois pour passer les examens, 6 mois pour la pratique, 6 semaines pour le stage FI, 3 mois et demi d'instruction bénévole à plein temps, un mois pour passer la MCC et la QT, et enfin, depuis 3 mois tout rond, le premier boulot en tant que copi sur Beech 200. Le compte est bon.

Ca fait 20 mois et demi entre la réception des bouquins de l'ATPL et l'arrivée en place droite, entre la publication sur ce blog de cette photo :



et de celle-ci, prise lors de mon premier jour de boulot :


lundi 28 juin 2010

Un lundi au boulot

Et c'est parti pour une tentative de bloguer en direct cette journée. Ce billet sera mis à jour tout au long de la journée.

Hier, 23h. Ma période de récupération se termine, je peux donc être déclenché cette nuit. Je me couche.

23h20, le téléphone donne avec la sonnerie spécifique aux captains. On m'annonce un décollage du Bourget ce lundi matin à 7h00. Décompte rapide : ça fait un lever à 5h30. Allez, faut dormir maintenant.

5h45 : après une douche rapide et un petit dej sur le pouce, je monte dans la voiture.

6h05 : arrivée au Bourget. Je me gare juste en face de l'entrée de notre handler. Personne à l'accueil à cette heure là. Je prends les quotidiens au passage. Puis je pose mon sac de vol sur le tapis roulant de la machine à rayons X tout en saluant l'employée du PIF.

Je passe sous le portique, lui montre ma licence et récupère mon sac, puis je sors sur le tarmac.


Le Beech 200 m'attend. J'ouvre la porte, je pose mes affaires dedans, puis je ressors pour enlever les protections et faire la prévol. Puis place à l'aspect commercial de la préparation du vol. Je vais chercher du très chaud (de l'eau pour la et du très froid (des glaçons).

Petit coup d'aspirateur dans l'avion. Je remets en place les ceintures sur les sièges. Puis je fais un complément de boissons, de trucs à grignoter et de bonbons.

A côte de notre beech, un gros Gulfstream Bombardier avec une immat trèèèès courte. J'avais photographié ce même avion à Bristol, le 29 juin 2009, voici un an presque jour pour jour. A ce moment là, je n'avais encore pour toute licence que mon PPL, et j'apprenais l'IFR... Un an après, ce 28 juin 2010, je passe le cap des 750 heures de vol.


Enfin, je vais dans le bureau des Ops retrouver mon captain qui a étudié le plan de vol, la météo, les Notams. On regarde ça ensemble, puis je fais le devis de masse & centrage.

Je ressors, constate que le plein se termine, et demande que le groupe de parc soit branché dès que ce sera fini.

7h00. Porte fermée, nous sommes dans l'avion. Je suis PF, c'est donc moi qui pilote sur cette branche. Le captain appelle la fréquence prévol du Bourget pour avoir la mise en route. Mais il y a un problème avec le plan de vol. 5 mn plus tard, c'est arrangé. Je fais rouler le King Air vers le point d'arrêt 09. On décolle à 7h15.

7h55 : je viens de poser le Beech sur la piste 30 de Blois-Le Breuil. On attend une petite intervention mécanique sur l'avion, avant, normalement, de repartir chercher un client quelque part en France...


9h25. Avec deux mécanos à bord, le King Air décolle de Blois pour un petit vol d'essai. On orbite entre Blois et Amboise, d'abord au niveau 110, puis au FL150. Tout marche impeccablement. On se repose à 9h50.

10h45. Normalement, on doit aller chercher un client quelque part, pour l'emmener autre part, mais ce n'est pas envore confirmé. Alors on attend. Je suis allé saluer l'agent AFIS, et après avoir mis à jour le blog, je vais sortir de l'avion pour profiter du soleil...

11h45. Le téléphone sonne : le vol prévu est assuré par un autre avion. Tant pis, on ne verra pas le lac Léman aujourd'hui ! Et donc cette journée sera peut-être moins intéressante que ce que je prévoyais.

On attend encore un peu à Blois, ya une autre mission en préparation. En attendant, on va aller manger au resto de l'aérodrome...

13h50. Bon bah voilà, on a bien mangé, j'ai parcouru une bonne partie des magazines qu'on a dans l'avion (Paris Match, Gala, Public, Closer... :-) ) et on attend toujours. C'est pas qu'on s'emmerde, mais... on se fait chier quand même !!

16h20 : redécollage de Blois. 20 minutes plus tard, nous sommes sur l'ILS 07 et on passe à côté de la Défense :




16h45. Mon captain pose l'avion sur la 07.



Je remets l'avion en ordre et je le rhabille avec ses petites protections rouges. Remplissage des papiers, et hop, je reprends ma voiture.

18h10. Après avoir affronté les embouteillages, me voilà à la maison, un peu plus de 12 heures après l'avoir quittée.

(The end)

J'avais décidé de faire cette première tentative de bloguer en direct parce que la journée devait être sympa, avec quatre vols sans aller-retour (A -> B -> C -> D ->A), mais finalement, les plans ont été chamboulés...

mardi 22 juin 2010

Amis contrôleurs en fréquence

L'autre jour, mon captain et moi décollons à vide du Bourget pour un POGO vers Toussus où nous attendent nos passagers.

Pas beaucoup le temps de chômer, surtout que c'est mon premier POGO, et quand un contrôleur m'envoie sur la fréquence suivante en me disant :

"IBJ 116A, avec Villa 1xx,xx, et bonjour à Olivier si c'est lui en place droite !"

Je ne réalise pas tout de suite, et je réponds :

"Oui, c'est bien Olivier, bonjour, bonne journée !"

Ce n'est qu'après être passé avec Villa que je comprends que c'est Baptiste, de Pilotlist, qui vient de me faire coucou sur la fréquence d'Orly.

Le soir, de retour d'Oxford, Villa me passe avec Toussus :

- Toussus, IBJ 116C, bonjour, établi sur la 065 de TSU, à 7,5 NM TNO
- IBJ 116C, bonjour Olivier, rappelez 6 NM TNO
- Bonjour Olivier aussi, on rappelle à 6 NM TNO, 116C

On dépose nos passagers devant l'aérogare, et je propose à mon captain de monter dire bonjour à la tour. Quand on arrive, Olivier fait semblant de travailler en n'arrêtant pas de parler dans son micro... :-)

C'est bien sympa de croiser des connaissances sur la fréquence...


Une photo qui n'a rien à voir : un ATR d'Airliner photographié au petit matin (5 heures) voici deux semaines sur l'aéroport de Metz-Nancy-Lorraine. Ca ne rend pas très bien, mais le ciel était superbe.

vendredi 11 juin 2010

Week-end à Guernesey

Après la balade à l'île d'Yeu il y a deux semaines, c'est vers Guernesey que j'ai mis le cap le week-end dernier. Pas d'avion disponible dans mon aéroclub pour cette sortie Pilotlist, c'est donc en passager que j'ai embarqué dans un DR400 à Chavenay.

Direction Caen, pour l'escale douanière indispensable, et pour refueler. Malheureusement, deux Boeing 737 atterrissent juste après nous, et nous devons attendre que les pleins des deux avions soient terminés avant de pouvoir remplir notre petite réservoir. Las d'attendre, nous redécollons vers Cherbourg.

En route, le contrôleur nous indique qu'il va bientôt faire décoller dix C130 pour des parachutages sur Saint-Mère l'Eglise. Arghh... On fait donc une intégration opérationnelle, un ravitaillement plus rapide que l'éclair, et alors que nous sommes autorisés pour le décollage, à mi-piste, le premier C130 s'annonce prêt au départ, et il s'aligne au bout de la piste pendant notre décollage. Il était temps ! Et c'est parti pour la traversée, via la pointe du Rozel.


Une fois restaurés et nos bagages déposés à l'hôtel, nous voilà partis pour une balade le long de la côte, sous un superbe soleil.


Comme les autres îles anglo-normandes, Guernesey utilise beaucoup de termes français, ce qui donne des panneaux plein de charme :


La vue depuis notre hôtel. Juste en face, la petite île d'Herm, que nous avons décidé d'aller visiter le dimanche.


20 minutes de bateau, et nous débarquons.


Comme les autres "Channel islands", Herm propose une végétation luxuriante, qui profite du micro-climat :


Après un excellent week-end ensoleillé, il faut remettre le cap sur la région parisienne. Photo prise après le décollage de Guernesey :


Et à l'arrivée sur les côtes françaises...


jeudi 3 juin 2010

100e heure sur King Air

5 heures du mat, Paris s'éveille, moi je dors encore, mais à 5h05, je ne dors plus parce que mon téléphone vient de me réveiller.

"Salut Olivier, désolé de te réveiller, on décolle à 7 heures pour aller chercher un coeur à La Rochelle"
"Ok, à tout à l'heure !"

7 heures ? Mais c'est dans longtemps, ça ! Je mets mon réveil, et je re-somnole une petite vingtaine de minutes. A 5h30, douche, et hop, c'est parti. 6 heures, j'arrive au Bourget et je prépare mon navion.

Les médecins sont en retard, et ce n'est qu'à 7h30 que le King Air décolle en 09.

- IBJ 103A, identifié Radar, avec De Gaulle Départ sur 133,375
- Avec De Gaulle 33,375, 105 Alpha, au revoir !

- De Gaulle, IBJ 103 A bonjour, EVASAN en montée vers le niveau 70 sur un L'Aigle 1J.
- IBJ 103 A, c'est bien pris pour l'EVASAN, poursuivez dans un premier temps comme autorisé
- Poursuivons comme autorisé, 103 A

Une minute plus tard, De Gaulle nous fait quitter le départ standard pour nous donner un guidage radar nous faisant longer le périph au plus près. Mon captain est PF, et j'ai donc le temps de profiter de la vue, et d'admirer l'est de Paris, de Bercy à Notre-Dame.


On passe avec Paris, qui me dit que j'aurai une directe dès que possible. La directe ne venant pas, je rappelle :

- Paris, IBJi 103 A ?

En général, la réponse est "Allez y...", mais là, elle a très bien compris, et la réponse est :

- IBJ 103 A, prenez 20 degrés gauche pour commencer, ça raccourcira déjà un peu.

Un (long) moment plus tard, je rappelle :

- Paris, IBJ 103 A, pour info on va chercher un coeur, et les médecins étaient en retard, donc dès qu'il sera possible de prendre une direct, on est preneur !
- IBJ 103 A, je coordonne ça tout de suite, désolée, je vous avais oublié
- Merci Madame !

Comme quoi, faut pas hésiter à insister (gentiment) quand on est EVASAN...

On arrive enfin à La Rochelle, où on se fait une approche à vue, avec une fin de vent arrière et une base 09 superbes, avec vue sur l'île de Ré et son pont.


Une fois les médecins embarqués dans l'ambulance, je sors mon téléphone et j'envoie un SMS. Le téléphone sonne deux minutes plus tard : "Je suis là dans 30 minutes".

Je vais faire un petit tour chez Aunis Air, l'école dans laquelle j'ai passé ma QT King Air, pour faire un ptit coucou, puis je vais à l'aéroclub. 5 minutes d'attente, et arrive le président de l'aéroclub, un ami que je n'ai pas vu depuis bien longtemps.

Pendant que nos médecins sont au bloc en train de prélever un coeur, je profite de la terrasse ensoleillée du club pour discuter avec lui, et on ressasse nos vieux souvenirs aéro, notamment les rassemblements de "Fontenay sur Huitres". Le 737 de Ryanair atterrit...


Puis c'est le tour d'un ATR d'Airlinair. J'appelle mon pote Jean-Pierre pour savoir si sa chère et tendre est à bord, mais non. Un avion démarre à côté, et je demande à Jean-Pierre de deviner de quel avion il s'agit. C'est le Stampe du club part pour un rassemblement à Cazaux. "Ho, mais j'ai volé sur ce Stampe !" me dit JP, au retour de Fontenay ! Souvenirs, encore...

Il est temps de retourner à l'avion. Les médecins arrivent avec leur précieux chargement, et c'est reparti pour Paris. J'ai un départ omni-directionnel vers Angers, mais Brest nous fait partir vers la gauche à cause des zones militaires.

12h20, nous sommes sur l'ILS 07 au Bourget. De Gaulle nous demande de ralentir à 160 kt, parce que nous sommes 6 NM derrière un medium qui atterrit au Bourget. Moi, je veux bien, mais on est à plus de 220 kt, et ça ne freine pas vite, cette bestiole ! 12h30, je pose les roues du King sur la 07. 12h35, les médecins sont dans leur ambulance, direction un hôpital parisien où le petit coeur va sauver une vie.

Pendant ce vol, j'ai passé ma centième heure de King Air, en revenant de La Rochelle, terrain sur lequel j'avais fait, voici deux mois et une poignée de jours, mon tout premier vol sur Beech 200...

mardi 1 juin 2010

Week-end à l'île d'Yeu

Le week-end dernier, petite balade à l'île d'Yeu avec deux de mes élèves et un ami pilote.

Samedi, on va vers le front, qui nous obligé à nous poser au Mans, où nous voyons un beau 7X, qui décolle devant nous après avoir embarqué François Fillon. Redécollage du Mans, où nous nous reposons après 20 minutes de vol et une tentative avortée de rejoindre Angers. Le deuxième essai est le bon, mais après avoir dépassé Angers, nous devons faire demi-tour pour nous y dérouter et y passer la nuit.

Notre hôtel et le taxi jusqu'à l'aérodrome, dimanche matin, est pris en charge par l'assurance de la FFA, et c'est sous un grand ciel bleu que nous redécollons pour l'île d'Yeu.

Un pont sur la Loire, un peu en aval d'Angers, entre la Possonnière et l'Onglée :


Au nord de l'île de Noirmoutier, le bois de la Chaize, la plage des Dames, et la jetée :


Port Joinville, sur l'île d'Yeu :


La pointe du But, au nord-ouest de l'île :


La plage des Vieilles :


Après le décollage, on longe la côte et Port Joinville :