Quand on a pour destination une ville dont le nom n'est pas facilement prononçable qu'on commence à se dire qu'on voyage... C'était le cas hier, puisque nous sommes allés à Ljubljana (le J se prononçant "z" en slovène).
Après avoir appris, mercredi soir, notre destination, j'ai cherché sur Internet. D'abord pour confirmer la localisation. Ljubljana est la capitale de la Slovénie, jeune état né en 1991 de la partition de la Yougoslavie. La Slovénie se situe au nord du territoire de l'ex-pays du bloc soviétique, au sud de l'Autriche, à l'est du nord de l'Italie, et au nord de la Bosnie.
Ensuite, j'ai cherché sur le Net comment dire Bonjour, Au revoir et Merci, et j'ai noté ça sur mon iPad, pour pouvoir les utiliser à la radio.
Départ à 8h00 du Bourget. On obtient assez rapidement une directe vers la Suisse, et on aborde la traversée des Alpes après un petit briefing sur le niveau auquel on descendrait en case de dépressurisation (le FL150).
On arrive en Autriche, avant de pénétrer dans l'espace aérien slovène. Ljubljana possède un ILS sur la piste 26, qui est en service, mais il est hors service. Ce sera donc une approche VOR. Il fait beau là bas, et le contrôleur nous propose une approche à vue, mais la visibilité horizontale n'est pas exceptionnelle, et on préfère donc faire la procédure.
A l'arrivée nous attend une ambulance toute jaune :
Le médecin et l'infirmière partent vers l'hôpital. Ils en ont pour 2h30 environ. Le camion de fuel arrive, et j'en profite pour tester mon slovène. Je m'avance vers le chauffeur et lui temps la main en lui disant : "Dober dan !". Mon accent ne doit pas être trop pourri parce qu'il sourit et me dit la même chose, avec un accent pas trop éloigné du mien. Pour lui indiquer les quantité à avitailler (pleins complets dans les réservoirs extérieurs, et 150 litres par réservoir auxiliaire), je repasse à l'anglais. Une fois le plein terminé, je lui dis "Hvala" (dur à prononcer, ça), puis, quand il prend congé : "Nasvidenje".
Sur le parking, à côté de nous, un joli petit Sinus :
Nous allons visiter l'aérogare de l'aviation générale. Sur un écran, seulement quatre vols, dont le nôtre (qui est le seul dont la destination se situe en dehors du territoire de l'ex-Yougoslavie, puisque les trois autres sont pour la Bosnie).
On a le temps de déjeuner tranquillement dans l'avion, puis d'attaquer une mise à jour Jeppesen avant le retour des médecins. On embarque le patient sur sa civière, et c'est reparti. La procédure de départ nous fait partir dans l'est du terrain avant de nous ramener vers l'ouest. Nous repassons au sud du terrain, dont le code OACI (LJLJ) est assez amusant pour moi, étant donné mon pseudo (LJ35).
Un peu plus loin, nouveau petit clin d'oeil sur le GPS, puisque nous passons à proximité du VOR de Klepten dont le code, KPT, est le même que l'immatriculation de notre Beech. Le VOR était sur notre route, mais les contrôleurs nous ayant donné une directe vers Lille (alors que nous sommes encore au-dessus de l'Allemagne), le KPT passe au nord de KPT.
A l'aller, nous avions un bon vent dans le dos, et forcément, au retour, il est de face. 219 noeuds seulement en vitesse sol. On rame donc un peu, et malgré la directe, on met 2h30 à arriver à Lille, où je négocie une VOR-DME 26 (l'ILS 26 est en panne, décidément), bien que ce soit le 08 en service.
Pendant que médecin et infirmière emmènent le patient au centre hospitalier, je vais faire un petit coucou aux contrôleurs (Merci Pouipouine !) pour passer le temps. Puis c'est le rapide retour vers Paris, en jouant à cache cache avec de gros cumulus joufflus dans une superbe lumière de fin de journée, avec le soleil de mon côté. Près de 5h30 de vol au total, une bonne petite journée et un pays de plus sur la liste de ceux visités en Beech (le 14e).
5 commentaires:
Encore un récit très sympa. Merci Olivier.
A très bientôt, à ce qu'il semble. ;-)
Sympa le récit. Ma première fois à LJLJ, c'était en 2001, avec la cafetière, Albenga-LJLJ, en VFR. Un vol instructif: montée dans la TMA de Gênes, traverser l'Italie en VFR-VMC mais en niveaux de vol IFR parce que le contrôle en avait décidé ainsi, puis à l'approche de Venise, brusque descente cause militaire.
Et surtout, surtout, une image inoubliable: survoler des sapins et voir la mer tout près juste derrière soi. Une image que je n'ai retrouvée qu'en Scandinavie.
Ljubljana, de belles traces de l'empire austro-hongrois mêlées à des kilomètres d'immeubles de l'ère communiste, un étrange mix.
Sweet dreams
Très bon billet et très illustré, bravo !
ca a sacrément réduit les vols sur LJL ! l'année dernière on a eu des vols ADRIA 3 fois par semaine sur LFTH ! durs les vents au retour ! mdr
Coucou !
Tu es un exemple pour moi donc je t'ai ajouté dans ma liste de blog !
A+ et bon vol :D
Fabien
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